Tour de cadrage : AC Léopards à la recherche d'un public festif et dynamique

Comme tous les clubs, les Fauves du Niari devraient en principe compter sur l’apport de leur public pour garantir leurs chances de qualification. Mais au stade Denis-Sassou-N’Guesso tout comme dans tous les stades du Congo, les vrais supporters sont rares. Ils viennent pourtant nombreux au stade alors qu'un calme étrange règne toujours dans les tribunes si le but tarde à venir ou encore si leur équipe est sérieusement secouée. Nombreux sont ceux qui sifflent leur équipe quand elle est menée dès l’entame du match. Nasreddine El Nabi, « Nash », l’entraîneur d’Al Hilal, a taclé le public de Dolisie lors de la qualification de son équipe à la phase de poules. « Que le public soit un peu plus chauvin ! C’est un public qui aime le foot mais dans les moments difficiles, il doit essayer de pousser son club. Je crois que l’AC Léopards a beaucoup apporté à ce public. C’est la moindre des choses que le public le rende à l’AC Léopards », a-t-il souhaité. Il est vrai qu’à Khartoum, les joueurs de l’AC Léopards avaient eu affaire à un public bouillant, répondant présent même quand l’équipe d’Al Hilal était en difficulté et poussant les joueurs à sortir toute leur énergie pour l’obtention d’un résultat satisfaisant.

Les Fauves du Niari quittent la C1 en tirant d’énormes enseignements, d’abord, quant au rôle que doit jouer le public lors d’un match de qualification, et ensuite, quant à l’importance de l’emporter avec une marge de sécurité et de garantir les chances de qualification. Depuis l’an dernier, Rémy Ayayos Ikounga multiplie les déclarations pour changer la mentalité du public de Dolisie en particulier et du Congo en général, en vue de le rendre plus festif et dynamique lors des matchs. « Je pense que la différence est nette entre le public que j’ai vu à Khartoum et celui qui nous soutient à Dolisie. J’ai souvent décrié le fait qu’au Congo, le public est spectateur. Il ne pousse pas son équipe jusqu’à la dernière minute en l’encourageant quelles que soit les phases de jeu, même dans les temps faibles du match où l’équipe est en difficulté. Il est absent et, au contraire, tourne le dos à ses propres joueurs. Quand l’équipe soudanaise était en difficulté, j’ai vu le public répondre présent et pousser les joueurs à se surpasser. C’est une belle leçon qui doit être véhiculée dans les milieux sportifs congolais », a reconnu le président des Léopards.

La prise de conscience des hommes et femmes appelés à soutenir l’AC Léopards serait un ingrédient de plus pour booster la détermination de l’équipe qui fait un début de saison exceptionnel en championnat national (9 victoires en autant de matchs). Mais le bilan des matchs à domicile en compétition africaine n’est guère satisfaisant cette année (une victoire et deux nuls en trois matchs), très inférieur par rapport à l’année dernière où l’équipe avait gagné tous ses matchs à domicile, des préliminaires jusqu’à la phase de poules, excepté la défaite contre Al Ahly. Les Léopards, pour se faire pardonner leur élimination en C1, se sont fixé comme objectif de l’emporter avec une marge sécurisante.

À quoi doivent-ils s’attendre de leur public ce dimanche contre Medeama ?

Même s’il ne joue sur l’aire de jeu, le public joue un rôle important en fragilisant par des cris et des chants l’équilibre de l’adversaire. Léopards a besoin des « ultra-supporters ». Ceux vraiment dévoués à leur équipe. Les Ultras sont une forme particulière de supporters qui soutiennent inconditionnellement leur équipe de prédilection. Ils encouragent les leurs au moyen de slogans. Pour montrer leur enthousiasme, ils sont souvent debout chantant pendant quatre-vingt-dix minutes. À ces chants s’ajoutent des applaudissements rythmés et des mouvements de drapeaux. L’équipe de France (les Bleus) est sortie d’une situation très compromise lors des barrages de la Coupe du monde en partie grâce aux supporters. Battus 0-2 par l’Ukraine, les Français l’emportaient 3-0 à domicile. Au sortir de ce match, Franck Ribéry remerciait le public qui avait joué un rôle important en influençant de façon positive sa prestation. En Angleterre, le public appuie toujours derrière son équipe même dans les moments difficiles. Les supporters de Chelsea qui y croyaient ont poussé leur équipe à la qualification devant le Paris Saint-Germain. Le but de la qualification n’est venu qu’à la 87^e minute. À Luanda, l’unité de tous les Angolais avait fait la force quand Primeiro affrontait les Léopards. « Pour les matchs de cadrage, nous avons besoin d’un public fervent et discipliné qui encourage les joueurs jusqu’à la dernière minute parce que l’aventure doit continuer », a souhaité Rémy Ayayos Ikounga.

Quelques notes sur l’adversaire de l’AC Léopards

Ce sera la première fois que l’AC Léopards rencontrera une équipe ghanéenne en compétition africaine. Le fossé est grand en termes d’expérience, qui est un facteur important. Medeama, qui joue pour la première fois en compétition africaine, a remporté l’an dernier la Coupe du Ghana, imitant New Edubiase qui, pour sa première participation, avait été écarté de la compétition en 2013 par les Diables noirs lors du tour préliminaire. Les Ghanéens l’avaient emporté 1-0 avant de courber l’échine sur le même score à Brazzaville. La séance de tirs au but avait souri aux Diablotins. Medeama a fait mieux, car ce n’est pas un fait du hasard si cette équipe, huitième au classement local, a atteint ce niveau. Cette formation a respectivement éliminé Panters de la Guinée-Équatoriale, Mas de Fès et Zesco United de la Zambie. Depuis sa qualification face à Zesco-United, Medeama SC peine à retrouver son meilleur niveau. Elle n’a plus connu de victoires. Sa meilleure performance est le nul de 0-0 concédé le 6 avril face à King Faisal. Elle a été battue par 1-2 par Amidaus Profs. La coupe d’Afrique étant une compétition, Medeama jouera son match contre les Léopards dans un autre état d’esprit. La confiance retrouvée après l’élimination des Léopards à la Ligue des champions pourrait aider les Fauves dans la lutte pour l’intégration de la phase de poules.