Une thèse sur l’art congolais présentée à l’EHESS à Paris

Samedi 9 Novembre 2013 - 8:15

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C’est dans la matinée du lundi 28 octobre que Nora Greani a présenté le résultat d’un travail de quatre années intitulé Art sous influences. Une approche anthropologique de la créativité contemporaine au Congo Brazzaville à la prestigieuse École des hautes études en sciences sociales

Ce travail de recherche a été mené dans le cadre d’un doctorat à la croisée de plusieurs disciplines : anthropologie, anthropologie de l’art, histoire de l’art et sociologie de l’art. Le jury était composé de son directeur de thèse, Jean-Loup Amselle (anthropologue et ethnologue africaniste français, directeur d’études au Centre d’études africaines de l’EHESS), de Brigitte Derlon (directrice d’études à l’EHESS et spécialiste en anthropologie de l’art), Pierre Wat (historien de l’art et professeur à Paris I-Panthéon Sorbonne), Tobias Wendl (professeur à la Freie Universität de Berlin) et du professeur Jean-Luc Aka-Evy qui a accueilli l’étudiante lors de ses différents séjours à Brazzaville (elle a mené plusieurs enquêtes de terrain de 2009 à 2012) et qui est venu spécialement à Paris pour assister à la soutenance de cette thèse.

Nora Greani est parti du constat que l’art visuel du Congo Brazzaville n’est jamais parvenu à s’imposer sur la scène artistique mondiale, à la différence de la littérature ou de la musique congolaise et également à la différence de l’art contemporain du Congo Kinshasa. Elle a donc cherché à comprendre cet état de fait en analysant les conditions de production et de réception de l’art congolais à l’échelle nationale et internationale, depuis les années 1940 jusqu’à nos jours. Et cela l’a menée à s’interroger sur les contraintes (politiques, historiques, sociales ou culturelles) qui se sont exercées sur la créativité congolaise. Ainsi s’entremêlent dans son travail l’analyse des œuvres et leur contexte historique, d’où l’exemple de l’art socialiste sous Marien Ngouabi. Les impératifs sont également d’ordre économique, ce qui pousse aujourd’hui les artistes à migrer là où se trouve le marché de l’art, c’est-à-dire en Europe, aux États-Unis, au Japon…

La doctorante a obtenu les félicitations du jury et l’autorisation de publier son travail, ce qui est la plus haute distinction. Les membres du jury ont salué unanimement le caractère inédit de cette recherche par l’objet de son étude (peu d’études universitaires ont été consacrées à l’art contemporain du Congo-Brazzaville) et par la méthodologie employée (elle mêle plusieurs disciplines universitaires et traite d’un art vivant, par l’analyse des œuvres et des pratiques des artistes).

Pauline Pétesch