Vie des partis : les femmes du Must déterminées à augmenter leur représentativité

Samedi 29 Mars 2014 - 11:32

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Les femmes de la fédération de Brazzaville du Mouvement pour l’unité, la solidarité et le travail (MUST) ont organisé le 28 mars une causerie-débat sur le thème « Pourquoi parler des droits des femmes ». Il a été question de susciter une prise de conscience et d’envisager de nouvelles stratégies afin que les femmes soient suffisamment représentées à des postes de responsabilité. 

« Le choix de ce thème vient nous conforter dans notre lutte pour la promotion du statut des femmes et de leur implication au processus de prise de décisions. Au Congo, malgré la consécration légale du principe de l’égalité juridique de l’homme et de la femme, la pratique quotidienne met en évidence la persistance des discriminations à l’égard des filles et femmes au plan légal auxquelles s’ajoutent les inégalités de fait », a déclaré le responsable des femmes du Must, Henriette Tsoko.

Le but de cette rencontre était de donner aux femmes les instruments nécessaires pour la réduction des inégalités et des disparités dans le domaine politique. Cette causerie-débat a également été l’occasion pour les militantes de ce parti de faire la rétrospective de leurs réalisations, en analysant les pesanteurs qui entravent la lutte des femmes au Congo.

« La lutte pour l’égalité des sexes et des droits, implique une forte mobilisation de la part des femmes et des actions collectives, concertées et soutenues par la volonté de changer l’ordre social actuel qui légitime les stéréotypes et les discriminations à l’égard de la femme. La solution passe par l’engagement de chaque femme, afin de bâtir des stratégies d’actions pour les générations futures », a déclaré le vice-président du Must, André Kamba.

Les chiffres qui parlent

En effet, la sous représentativité persistante des femmes aux niveaux exécutif, législatif, judiciaire et politique constitue un malaise pour les militantes de cette formation politique. Ainsi, dans les conseils départementaux et communaux, sur 1028 conseillers, 204 femmes sont représentées. Au Parlement, on compte 23 femmes sur 211 députés et sénateurs, et enfin dans la gestion de proximité à Brazzaville, sur 84 chefs de quartiers, 3 femmes seulement sont représentées.

« Au sein des partis politiques, les femmes sont majoritaires et constituent la base de la mobilisation. Mais elles sont sous représentées dans les organes de direction, ce qui est un handicap pour leur carrière politique. Lorsqu’elles sont dans les organes de direction, elles sont souvent chargées des questions féminines, des affaires sociales ou de la solidarité, mais peu s’occupent des finances », s’est plainte Henriette Tsoko. Et le responsable des femmes d’ajouter : « Le système de quota dans la loi électorale en cours depuis 2007, est foulé aux pieds par la plupart des dirigeants des partis politiques parce que la majorité des femmes ignore son existence ou n’a pas le courage de revendiquer son application. Pourtant cette loi fixe le quota des candidatures féminines à 15% aux élections législatives et sénatoriales et au moins 20% aux élections locales ».

En raison de cette situation, les femmes du Must ont décidé de vaincre la peur de briguer des postes réservés jusque-là aux hommes, car disent-elles, la faiblesse de revendications réduit le positionnement des femmes sur les listes électorales ainsi qu’aux postes nominatifs. À cet effet, elles ont recommandé que la Constitution, la loi électorale, la loi sur les partis politiques soient portées à la connaissance de toutes les femmes afin que soit banni l’amateurisme et que soit révisés les rôles et fonctions des hommes et des femmes dans les sphères de prise de décisions.

Notons que les conclusions de ces débats aideront le parti dans l’élaboration de ses futurs programmes d’activités.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Présidium au cours de la causerie-débat Photo 2: Une vue des participantes