Violences faites aux femmes : le Renalvisco réclame l’adoption de la loi réprimant les auteurs

Jeudi 12 Décembre 2013 - 18:04

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Réunis du 9 au 11 décembre à Brazzaville à la faveur d’un atelier de formation, les animateurs des ONG oeuvrant dans la lutte contre les violences faites aux femmes ont demandé aux autorités de diligenter le processus d’adoption de cette loi qui serait bloquée au niveau du secrétariat général du gouvernement

La formation organisée par le ministère de la Promotion de la femme et de l’Intégration de la femme au développement, en partenariat avec le Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap) avait pour objectif général de renforcer les capacités des membres du Réseau national des associations de lutte contre les violences sexospécifiques (Renalvisco). Les participants ont été formés, pendant les trois jours de travaux, sur : l’ampleur du phénomène des violences basées sur le genre ; la procédure de prise en charge des victimes ; la classification des actes d’agression (crime, délit) ; l’importance de la prise en charge des victimes de violences ; et la mise en commun des interventions ou compétences dans le cadre de la prise en charge effective des victimes.

À l’issue du séminaire, ils ont plaidé, entre autres, pour l’adoption et la promulgation d’une loi réprimant les auteurs de violences et la tenue régulière des sessions criminelles pour réprimer les auteurs de violences. Les participants ont aussi suggéré l’intensification des campagnes de sensibilisation sur les violences basées sur le genre et des femmes sur leurs droits ; l’approfondissement de la réflexion sur le harcèlement sexuel ainsi que des violences infligées aux veuves. Ils ont, par ailleurs, souligné la nécessité du rôle de la police dans la lutte contre les violences ; et la synergie des acteurs dans la lutte contre les violences basées sur le genre.

Recommandant le changement de comportement pour le phénomène des mutilations génitales, ils ont considéré la dot élevée comme une forme de violence. Ils ont ensuite noté les violences en milieu estudiantin ; l’insuffisance des médecins habiletés dans la prise en charge médicale des victimes. En outre, ils ont demandé la disponibilité d’une ligne budgétaire au ministère de la Promotion de la femme pour appuyer les ONG œuvrant dans la prise en charge des victimes de violences.

Se félicitant des résultats obtenus, l’assistant du représentant du Fnuap au Congo, Benoît Libali, espère que la dynamique impulsée par cette formation permettra de lutter contre les violences sexospécifiques dans le pays. C’est ainsi qu’il a invité tous les acteurs à la remobilisation puisque le combat est encore loin d’être gagné. « Ces violences qui apparaissent dans tous les milieux de vie des Congolais ne sont plus des secrets, ni des sujets tabous. On en parle partout, on déplore de nombreux cas pour la gravité de leurs formes et conséquences, mais malheureusement, les réponses à toutes ces réactions restent encore trop faibles », a-t-il précisé, appelant à la vigilance, au soutien et au suivi continu par le ministère de tutelle, des actions entreprises par le réseau sur le terrain. Enfin, Benoît Libali a annoncé que le Fnuap s’apprêtait à élaborer un nouveau plan 2014-2018, avec un axe majeur et des bonnes perspectives pour le Congo, dans le cadre des violences faites à l’égard des femmes. Environ quatorze organisations et associations ont pris part à cet atelier.

Clôturant la cérémonie, la directrice générale de la Promotion de la femme, Yvette Lucie Lebondzo Bongo-Passi, a déclaré espérer que cet atelier apportera un savoir-faire qui fera naître chez les participants, des réflexes nouveaux dans la mutualisation de leurs actions de lutte contre les violences. « Il est donc certain que ces connaissances produiront en vous des attitudes nouvelles qui, demain, vous permettront d’être plus efficaces sur le terrain. Aussi, je voudrais vous exhorter à mettre en pratique tous les enseignements reçus au cours de cette formation afin que vos actions soient plus visibles et participent pleinement à l’éradication de ce fléau », a-t-elle conclu.

 

Parfait Wilfried Douniama