Voir ou revoir : « Goodbye Julia »

Vendredi 26 Juillet 2024 - 14:58

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Premier film soudanais à être en sélection officielle au festival de Cannes l’an dernier, « Goodbye Julia », du réalisateur Mohamed Kordofani, s’articule autour d’une étrange amitié liant une riche Soudanaise musulmane à une Soudanaise chrétienne démunie après la mort de son mari.

Mona, une ancienne chanteuse populaire du Nord appartenant à la classe moyenne supérieure, vit avec son mari Akram. Après une nuit de drame, elle cherche à atténuer son sentiment de culpabilité pour avoir causé la mort d'un homme du Sud en employant Julia comme femme de chambre, lsans que celle-ci ne se doute de rien. 

Avec un casting constitué d’acteurs comme Eiman Yousif, Siran Riak, Nazar Goma, Ger Duany… « Goodbye Julia » c’est près de 2h de drame dans l’histoire du Soudan. Une histoire teintée essentiellement de plusieurs angles et sujets de réflexion. On note notamment la retranscription de la situation sociale du pays avant la sécession du Sud. En effet, ce film se situe à Khartoum, entre 2005 et 2011, l'année où le Soudan du Sud devient indépendant. Avec tact et maîtrise, le réalisateur Mohamed Kordofani a pu mettre en lumière ces réalités du Soudan, à savoir l’incompréhension entre des cultures et religions différentes, entre des races et milieux différents. C'est à la division du pays entre Nord et Sud que se réfère son titre sur l'adieu à une partie de soi au détriment de la diversité.

Pourtant, « Goodbye Julia » ne s’arrête pas là. Le long métrage va un peu plus loin. Ce premier du réalisateur soudanais milite avec beauté et tolérance pour une réconciliation entre deux peuples qui ne formaient auparavant qu'un seul pays. Et le message pacifique restera, même si aujourd'hui encore, des affrontements ensanglantent Khartoum et le Darfour.

Au-delà de ce côté triste et sombre, « Goodbye Julia » présente la solidarité féminine comme exutoire dans une société caractérisée par une idéologie dominante. Mona et Julia sont entourées d’hommes qui entendent limiter leur liberté : le mari de Mona ivre de jalousie, le fils de Julia obsédé par la mémoire de son père, le nouvel amoureux de Julia qui cache sous l’apparence du beau militaire une violence sourde… Pour leur faire front, elles n’ont d’autres solutions que de se rapprocher et de se soutenir. Elles représentent aussi l'espoir de réconciliation malgré la divergence.

Précisons que « Goodbye Julia » est le premier film soudanais à avoir été sélectionné en compétition officielle à Cannes, dans la section "Un certain regard", où il a reçu en mai 2023 le Prix de la liberté.

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

L’affiche du film/DR

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