Zimbabwe : l’Europe renoue avec le président MugabeMardi 17 Février 2015 - 12:55 L’Union européenne (UE) vient d’octroyer une enveloppe de 234 millions d’euros, destinée à financer les activités agricole et sanitaire dans ce pays durement frappé par des sanctions occidentales. Quelques jours plus tôt, le chef de l’Etat zimbabwéen, Robert Mugabe, venait d’être désigné président en exercice de l’Union africaine(UA) par ses pairs du continent. Mugabe est perçu par de nombreux observateurs africains comme un rampart contre l’impérialisme occidental. « Nous avons fait un pas important dans notre coopération avec le Zimbabwe », a déclaré ce 16 février à l’AFP l'ambassadeur européen au Zimbabwe, Philippe Van Damme. En novembre 2014, l'UE a levé toutes ses sanctions économiques qui pesaient contre le Zimbabwe depuis 2002. « Nous avons hâte de travailler dans tous les domaines stratégiques et importants couverts par ce Programme indicatif national afin de renforcer les réformes politiques et économiques entreprises par le Zimbabwe », a confié le diplomate européen. Malgré ces avancées, le président Mugabe et son épouse Grace Mugabe sont toujours sous le coup de sanctions européennes et américaines, notamment l’interdiction de voyages dans ces espaces. « Le Zimbabwe SA a un PDG et aussi longtemps que ce PDG est sanctionné, nos relations restent empoisonnées et improductives », a martelé le ministre zimbabwéen des Finances, Patrick Chinamasa. Pour le ministre zimbabwéen « une levée sans condition des sanctions contre le président Mugabe et la première dame », est indispensable afin de faciliter le rétablissement de la coopération entre Harare et Bruxelles. Il a par ailleurs appelé les entrepreneurs européens à venir investir dans son pays. Bruxelles avait annoncé début janvier que le couple Mugabe était « libre de ses mouvements cette année » dans l’espace communautaire en sa qualité de président en exercice de l'Union africaine. C’est depuis 2013 que l'UE a commencé à normaliser ses relations avec le Zimbabwe, levant plusieurs sanctions imposées en 2002 pour protester contre la politique de redistribution des terres agricoles aux citoyens noirs du pays. Cette réforme agraire n’a pas été appréciée par les fermiers blancs ainsi que les chancelleries occidentales. Fiacre Kombo |