Révision de la Constitution: l'opposition envisage des actions citoyennes pour contrer les desseins de la majorité

Samedi 5 Avril 2014 - 15:45

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Le peuple congolais est, par ailleurs, invité à "rejeter toute idée ou tentative tendant à changer le mode d’élection du président de la République et des députés provinciaux".

La Convention de quatre jours (du 31 mars au 3 avril) organisée par la plate-forme « Sauvons la RDC » regroupant plusieurs tendances de l’opposition dont la Coalition pour le vrai dialogue (CVD), les Forces acquises au changement (FAC) et la société civile a, comme il fallait s’y attendre, débouché sur la réaffirmation de leur engagement à combattre toute forme de révision constitutionnelle. Vital Kamerhe, Martin Fayulu et les autres opposants ayant pris part aux assises de Notre-Dame-de-Fatima ne font plus mystère sur leur intention de barrer la route au camp présidentiel dans son obstination à modifier la Constitution. Ils évoquent un complot ourdi contre le peuple congolais et la Constitution en faisant notamment allusion à la dernière rencontre de Kingakati entre le chef de l’État et les membres de la majorité présidentielle.

« Sauvons la RDC » pense que « la Constitution du 18 février 2006 ne doit faire l’objet d’aucune révision ou changement » en vue de sauvegarder la paix sociale et la stabilité politique au pays. Les opposants de Fatima ne sont pas allés de main morte en priant Joseph Kabila à se conformer au serment prêté solennellement devant Dieu et la Nation en quittant le pouvoir au plus tard le 19 décembre 2016. Dans leur litanie des recommandations, ils pensent déjà à l’après Kabila. En faisant ce geste fort, ce dernier, espèrent-ils, pourra ainsi « jouir de la protection, des avantages et des honneurs que la même Constitution reconnaît désormais aux anciens présidents de la République dans notre pays ». Là-dessus, « Sauvons le Congo » prend le pari de présenter, le moment venu, une proposition de loi à caractère impersonnel et général relative au statut des anciens présidents de la République afin de pallier la peur bleue entretenue par les dirigeants au sujet de leur vie après la présidence.    

Les membres de « Sauvons le Congo » qui ne jurent que par la sauvegarde de la Constitution du 18 février 2006 se disent même prêts à « organiser des actions citoyennes pouvant aller jusqu’à la désobéissance civile ». Ceci, disent-ils, dans l’unique but de « contrer toutes les velléités des violations de la Constitution qui animent la majorité et son chef de file en vue d’obtenir l’alternance démocratique et le début de la retraite de Joseph Kabila en décembre 2016 ». Enfin l’appel a été lancé au peuple congolais pour « se dresser contre ce énième coup d’État » en recourant au besoin à l’article 64 de la Constitution. Celui-ci impose à « tout Congolais le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution (…) ».

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Les participants à l'ouverture du Conclave de l'opposition à Notre Dame de Fatima