Présidentielle 2016 : Jean Lucien Bussa virtuel candidat

 Jean Lucien Bussa compte parmi les opposants les plus prolixes dont les prises de position font souvent mouche tout en donnant matière à réflexion. À peine rentré au pays après un court séjour à l’étranger, l'opposant affiche déjà ses marques et entend réunir tous ses atouts en prévision de l’échéance de 2016. Ancien cadre du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean Pierre Bemba vis-à-vis de qui il a pris ses distances pour se consacrer à son propre parti politique, le Courant des démocrates rénovateurs (CDER), Jean Lucien Bussa entend désormais jouer à fond la carte de son destin. Il se positionne déjà comme virtuel candidat à la présidentielle de 2016. Il l’a déclaré solennellement le 5 avril au cours d’un point de presse. Il prône l’alternance démocratique et croit dur comme fer qu’à l’horizon 2016, la RDC entrera dans une nouvelle ère de gestion politique sur fond de changement de leadership politique. Cette alternance, il pense que son parti politique l’incarne mieux que quiconque. Le CDER entend donc briser le paradoxe d’un pays potentiellement riche qu’est la RDC et l’extrême pauvreté de sa population.

En fait, le discours de Jean Lucien Bussa n’a jamais changé et s’articule sur un bilan négatif des gestionnaires politiques actuels qui n’ont pas été en mesure d’apporter le sourire promis aux Congolais. « La misère du peuple n’a que trop duré. D’où, il n’y a pas de quoi à tergiverser. Le changement, c’est maintenant », a-t-il martelé devant les membres du bureau politique et tous les cadres de son parti réunis. Jean Lucien Bussa entend se servir de ce maigre bilan pour repartir de bon pied en concevant un programme politique réaliste qui tienne compte des attentes réelles de la population.

Plus concret, l’élu de Budjala a fait savoir que dans l’ensemble, la situation en RDC demeure préoccupante et déplorable comme l’atteste l’indice des prix de biens de denrées alimentaires prélevés au 4 avril au marché Gambela. Avec des prix excessifs appliqués sur des denrées de première nécessité à l’instar du poisson chinchard dont le carton se négocie actuellement autour de 82 dollars, sans parler du carton de viande Kappa fixé à 130 dollars, il y a de quoi s’interroger sur le sort du pauvre fonctionnaire au salaire minable.  Depuis 1997 à l’avènement de l’ex-AFDL à ce jour, la situation du fonctionnaire ne s’est jamais améliorée, a fait observer Jean Lucien Bussa qui entend faire du social des Congolais son cheval de bataille plutôt que de se complaire à des slogans creux sans incidence sur la vie des congolais. En fait, il prône un leadership responsable et qualitatif des institutions étatiques qui place la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption au cœur de la stratégie de développement. Après deux tentatives malencontreuses au gouvernorat de la province de l’Équateur, le député Jean Lucien Bussa veut, cette fois-ci, saisir sa chance en mettant carrément le cap vers la présidence de la République. Il sait qu’il répond au profil et justifie des atouts requis pour ce faire. Il sortira, le moment venu, le grand jeu.