Prisons et maisons carcérales de la RDC : la FBCP décrie l’interdiction des visites aux détenus

Samedi 21 Mars 2020 - 15:23

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Pour l'ONG de défense des droits de l’homme, la décision prise dans le cadre de la lutte contre la pandémie de coronavirus viole tout de même la loi et les autres textes règlementaires signés ou ratifiés par le Congo.

Dans un communiqué du 21 mars 2020, la Fondation Bill-Clinton pour la paix (FBCP) dit saluer la décision du vice-Premier ministre, ministre de la Justice et Garde des sceaux, interdisant, jusqu’à nouvel ordre, des visites aux détenus dans les différentes prisons et maisons carcérales du pays, dans le cadre de la lutte contre la pandémie de coronavirus. Cette ONG relève, par ailleurs, que cette décision du ministre Célestin Tunda ya Kasende violerait manifestement la loi sur les visites aux prisonniers. « Suivant les instruments juridiques internationaux dument ratifiés par la RDC en rapport avec le respect des droits humains, le ministre devrait, en principe, prendre les mesures urgentes en procédant à la libération massive des prisonniers détenus pour les faits bénins, liberté conditionnelle. Et, le président de la RDC devrait aussi accorder la grâce présidentielle pour le désengorgement des prisons surpeuplées, où règnent la malnutrition et le manque des médicaments… », a indiqué l'ONG.

Pour la FBCP, en effet, cette décision interdisant les visites aux personnes détenues ne pourra pas donner le résultat escompté dans le cadre de la lutte contre cette pandémie. Au contraire, a-t-elle prévenu, la décision va même aggraver leurs conditions de détention déjà précaires, qu’il faut éviter pour ne pas assister au pire. Il est rappelé que le vice-Premier ministre, ministre de la Justice et Garde des sceaux avait pris, dans le cadre de la lutte contre la coronavirus, des « dispositions préventives exceptionnelles pour les visites dans les prisons et maisons carcérales sur toute l’étendue de la République ». Dans un communiqué du 20 mars, le ministre a décidé de l’interdiction des visites aux détenus jusqu’à nouvel ordre. Toutefois, a-t-il précisé, « les colis et repas provenant de l’extérieur destinés aux détenus ainsi que les visites des avocats à leurs clients pour certains dossiers urgents sont autorisés et subordonnés au respect strict des directives nationales de prise en  charge de cette maladie ».

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

L'entrée de la prison centrale de Makala /DR

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