Haut-Uele : l’Asadho dénonce la dilapidation des deniers publicsMardi 28 Avril 2020 - 10:30 L’ONG pointe un doigt accusateur en direction du président de l’Assemblée provinciale Afounde Sumbu Afongenda, et du gouverneur Baseane Nangaa, qu’elle accuse de gérer d’une façon opaque, des fonds provenant de la redevance minière et affectés au développement de cette entité. Dans une correspondance adressée le 27 avril au procureur général près la Cour de cassation, l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) se dit préoccupée par « la situation qui prévaut dans la province du Haut-Uele où certains responsables politiques dilapident des fonds publics destinés au développement des entités territoriales décentralisées (ETD) ». Cette ONG regrette, par ailleurs, que les auteurs de ces actes dénoncés ne soient nullement inquiétés par la justice. Dans cette dénonciation, l'association accuse le président de l’Assemblée provinciale du Haut-Uélé, Afounde Sumbu Afongenda, « d’avoir récupéré, avec l’appui de certains députés nationaux originaires de cette province, auprès des responsables des ETD, des sommes d’argent allant jusqu’à 100 mille dollars américains ». Celui-ci leur aurait fait la promesse de « peser de tout son poids pour qu’aucun contrôle parlementaire ne soit organisé sur la gestion des fonds provenant de la redevance minière versée par la société Kibali Gold mines auprès des dites entités ». L’Asadho note, par ailleurs, que quatre députés provinciaux ont adressé, le 16 avril 2020, une lettre au gouverneur de cette province, Baseane Nangaa, dans laquelle ils ont exprimé leurs inquiétudes sur l’opacité constatée dans la gestion de la quotité de 25 % de la redevance minière que le gouvernement provincial reçoit de la même société, Kibali Gold mines. A en croire cette organisation, l’autorité provinciale du Haut-Uele est directement mise en cause dans la gestion de cette manne financière destinée au développement de cette province. « Fort de sa position, le gouverneur de province s’oppose à tout contrôle parlementaire sur sa gestion et particulièrement, sur la gestion des fonds provenant de la redevance minière. Une attitude qui énerve les lois de la République », fait observer l’Asadho, qui indique que cette situation a déjà été décriée par les organisations de la société civile, sans qu’aucune poursuite judiciaire n’ait été déclenchée. En dénonçant cette situation, cette ONG pense qu’il est urgent que les personnes qui dilapident les ressources financières prévues par la loi et affectées au développement des populations locales répondent de leurs actes en justice. L’Asadho dit, par conséquent, attendre du procureur général près la Cour de cassation, l’ouverture d’une information judiciaire portant sur l’utilisation de la redevance minière perçue par la province du Haut-Uele. Elle attend que cette action vise particulièrement le président de l’Assemblée provinciale Afounde Sumbu Afongenda, et le gouverneur Baseane Nangaa. Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo :Photo: le président de l'Asadho: Jean-Claude Katende, lors d'une conférence de presse/Adiac. Notification:Non |