Journée des réfugiés : des Etats africains appelés à annihiler des actes de déplacements des populations

Jeudi 18 Juin 2020 - 14:53

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Dans leur déclaration faite à cette occasion, des ONG des droits de l’homme établies en RDC ont peint un tableau sombre de la situation des réfugiés et déplacés dans le continent africain et dans le pays. Elles attendent de chaque acteur, un comportement visant à faciliter la vie à cette catégorie de personnes forcées à vivre en dehors de leurs pays respectifs.

Dans cette déclaration faite le 18 juin, dans le cadre de la célébration, le 20 juin, de la Journée internationale des réfugiés, le collectif d’organisations de défense des droits de l’homme établies en République démocratique du Congo (RDC) se sont dites sensibles aux conditions de vie quotidienne des réfugiés. A l’occasion de cette célébration qui coïncide avec la période où la pandémie du coronavirus sévit dans le monde et placée sur le thème « Tous ensemble, respectons les mesures-barrières mises sur pied à cause de la pandémie du coronavirus », ces ONG, vivant ensemble avec les réfugies et les demandeurs d’asile dans le territoire national,  rappellent que cette maladie à coronavirus n’a épargné personne et que ses conséquences touchent tout le monde.

Mais, au-delà de la pandémie sus évoquée, ce collectif d’ONG estime qu’il serait plus utile de réfléchir ensemble sur la problématique des réfugies, les demandeurs d’asile et autres déplacés internes qui abondent sur le territoire national. Cette réflexion aura comme visée, selon ce regroupement, de proposer des pistes de solutions, en termes des résolutions, « dans l’objectif de parvenir à la réduction de ce phénomène qui prend, au fil des années, de l’ampleur à cause de l’instabilité politique et des conflits armés en Afrique, en général et en Afrique centrale, en particulier ».

Le record des réfugiés

Les organisations disent avoir constaté avec amertume et déploré que le beau et riche continent bat le record des refugiés dénombrés à plus de 150 millions et plus de 200 millions de déplacés «pour cause des conflits armés, ethniques ou tribaux dus à la discrimination raciale, aux élections cacophoniques, aux violations massives des droits de l’homme, à l’existence des cachots clandestins, aux exécutions sommaires, aux tortures morales et physiques, etc. ». Face à cette réalité et pour éradiquer ce phénomène, ces organisations exhortent les chefs d’Etat africains à prendre des mesures efficaces et adéquates qui  permettent de lutter contre tout acte qui crée des réfugiés et des déplacés sur le continent. Ces ONG regrettent, par ailleurs, qu’en RDC, la création de la Commission nationale pour les réfugiés (CNR) par le décret-loi n° 021 / 2002 du 16 octobre 2002 et promulgué par l’ancien président de la République, Joseph KabilaA, n’ait pu apporter le bien-être aux réfugiés dans le pays. Pour ce collectif, cette situation serait due au fait que depuis sa création, la CNR ne dispose d’aucun budget de l’Etat pour son fonctionnement. Pire encore, fait-il remarquer, c’est depuis quinze ans que les réfugiés en RDC ne peuvent pas effectuer un voyage en dehors du pays par manque de titre de voyage de la convention (TVC) biométrique établi par la Convention de Genève de 1951, qui est exigée par le service de l’aviation.

Ce collectif des ONGDH dit espérer que l’actuel chef de l’Etat congolais, Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui, lui-même et certains membres de son parti politique, l’UDPS, ont connu l’exil forcé par différents régimes politiques, s’impliquera personnellement pour l’amélioration de la situation des réfugiés et demandeurs d’asile en RDC, surtout dans la résolution du problème de TVC en suspens depuis 15 ans.

Ce regroupement appelle la Communauté internationale à continuer à augmenter son assistance sous forme d’aide multiforme aux réfugiées et déplacées en Afrique, particulièrement en RDC, en dépit de la présence du coronavirus et la crise économique. Ces ONG attendent également de ladite communauté internationale à envisager des sanctions très sévères contre tous les Etats africains qui bafouent les droits des réfugiés et de leurs peuples. Elles recommandent, par ailleurs, au Haut-commissariat  des Nations unies pour les réfugies (HCR), de tout faire pour assister les réfugiés et leurs familles à cause de la pandémie et d’assurer leur protection internationale.

L’Union africaine est appelée à ne pas accorder le poste de haut rang aux pays africains qui ne respectent pas les droits de l’homme dans tous les aspects,  et à mettre sur pied des mécanismes très efficaces pour le règlement des conflits armés, des discriminations raciales, le cas de la surpopulation des prisons sur le continent africain et leurs conditions de détentions infrahumaines, notamment en RDC. Ces organisation exhortent le gouvernement congolais au respect scrupuleux de l’esprit du décret-loi 021/2002 du 16 octobre portant création de la CNR, tel que promulgué par le président de la République. Alors que cette commission est appelée à remplir sa mission lui assignée. Et les ONGDH sont priées de suivre de près les problèmes des réfugiés et des demandeurs d’asile dans le pays.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Des réfugiés dans un camp/DR

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