Portrait : Cham, primate parmi les primates

Jeudi 16 Juillet 2020 - 20:10

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Cham Chamayou est photographe, aventurier, sauvage et passionné de voyages et de la nature. Un « mundélé » de la brousse, un primate parmi les primates. Portrait.

Un grand père autrefois résistant et aujourd’hui décédé, une grand mère Pierrette qu’il affectionne par dessus tout et qui l’élève, un chien, un chat,  une forêt  dans la ceinture verte de Beaumont Sur Oise pour nourrir ses rêves d’aventures et voilà tout. Cham n’a jamais connu son père et très peu sa mère mais il connaît la forêt sur le bout de ses doigts. Classé au rang de perturbateur sur le banc des écoles, Cham s’assagit dans la nature, dans de longues marches ou sur sa bicyclette, là où son imaginaire d’enfant vacille entre homme des bois et homme de la jungle. Mais le destin le propulsera en plein cœur de Paris !  L’enfant de la forêt devenu jeune adulte découvre l’adrénaline de la Bourse de Paris, six années passées dans la criée des marchés boursiers où il apprend à parler avec les mains. Son métier : Flasher ! Ses vacances ? Un appareil photo et les animaux de la forêt !  A l’automne, son objectif est concentré sur les brames de cerfs, à la saison des amours,  quand le cri du cerf pour attirer les femelles résonne à la ronde, cris d’amour et cris de combat, spectacle de la nature !

Et puis, objectif en bandoulière, l’aventure l’invite à d’autres voyages lointain, le Canada, l’Inde, le Maroc, la Tanzanie… Amateur de documentaires animaliers, Cham nourrit sa passion à travers des photographies de tigres ou d’éléphants. Au retour de ses expéditions, il fait à Château Thierry, en région Hauts-De-France, une autre découverte : La  Sylviculture, cette activité qui consiste à la mise en valeur d’une forêt ou d’un boisement par son développement et sa gestion.  Perturbateur à l’école, flasher à la Bourse, sylviculteur pendant presque deux années puis : Globe Trotter ! Dame nature et ses volcans l’appellent au Guatemala pour de nombreuses photographies en éruption ! S’en suivent l’Equateur, la Bolivie, le Pérou, le Chili…

2002 marque le début d’une nouvelle aventure et d’un bénévolat à Conkouati où il deviendra le chef de camp du sanctuaire de l’association Help. Quatre mois de bénévolat qui se transformeront en sept années d’homme de la brousse comme un rendez vous avec ses rêves d’enfant. Primate parmi les primates, il y apprend un autre langage, celui des chimpanzés. Cham, photographe alors introverti,  tisse des liens étroits et affectifs avec ses nouveaux amis chimpanzés, apprenant leur génie de stratégie et de manipulation, leur science de l’amour surtout.  C’est d’ailleurs avec les larmes au bord des yeux qu’il évoque le décès en 2004 de Bilinda, un mâle chimpanzé, un « humain dans un corps de singe », dit-il. Sept ans loin des fureurs de la ville, face à lui même et main dans la main avec sa  nouvelle famille du sanctuaire, une famille animale qui adopte son chef de camp.

Désormais installé à Pointe Noire, Cham a gardé intacte sa passion de la photographie, le plus souvent réservée à l’art, évènements culturels, théâtre, concerts…  Si l’homme a depuis longtemps perdu son côté perturbateur ou introverti, il reste en son cœur une part sauvage et d’aventure, une adulation pour les voyages, les grands espaces et la nature.

Philippe Édouard

Légendes et crédits photo : 

Photo1 et 2: Le photographe Cham Chamayou

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