Magistrature et armée : Sylvestre Ilunga refuse d’endosser les récentes nominations

Mercredi 22 Juillet 2020 - 15:54

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Le Premier ministre congolais, en mission à Lubumbashi, dit n’avoir pas délégué ses pouvoirs de contreseing au vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières.

 

Dans une déclaration signée le 21 juillet par son directeur de la communication et porte-parole, le Premier ministre Sylvestre Ilunga dit ne pas endosser les récentes nominations dans la magistrature et l’armée. Ce pour quoi il se propose de rencontrer à nouveau le président de la République, « en vue de tirer au clair cette situation préoccupante ».

Sylvestre Ilunga Ilunkamba relève, dans ce communiqué que « sur instruction du président de la République », il était en mission à Lubumbashi et « n’a pas délégué ses pouvoirs de contreseing au vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, à qui il a conféré l’intérim tout en circonscrivant sa portée.

Pour le Premier ministre Ilunga,  la portée de l’intérim conféré au vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur se limitait à veiller à ce que tout courrier destiné au Premier ministre soit réceptionné à son cabinet avant toute orientation et le joindre en cas de nécessité.

Surpris par la lecture des ordonnances à la télé

Cette déclaration faite par le directeur de communication et porte-parole du Premier ministre rappelle que le contreseing est un acte de très haute portée politique et juridique qui relève de la compétence exclusive attachée à la qualité de Premier ministre et qui ne peut se concevoir dans le cadre de l’intérim tel que circonscrit dans la lettre qui l’a conféré au vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières.

La déclaration indique aussi que dans le cadre d’un gouvernement de coalition, le contreseing du Premier ministre constitue, au-delà de sa nature juridique, le gage des équilibres des pouvoirs entre le président de la République et le Premier ministre, qui est l’émanation de l’Assemblée nationale.

Le document note, par ailleurs, la « grande surprise » de Sylvestre Ilunkamba, en suivant le 17 juillet, la lecture de ces ordonnances à la télévision nationale, sans que l’intérimaire ne l’en ait informé préalablement. Pour tirer au clair cette situation, le Premier ministre se propose, indique cette communication, de rencontrer au plus tôt le président de la République.

Il est rappelé que le chef de l’Etat avait signé, très récemment, des ordonnances  de la mise en place dans le commandement de l’armée ainsi que dans la magistrature. A la place du premier ministre, ces décision sont été contresignées par le vice-Premier ministre Gilbert Kankonde, assumant l’intérim de Sylvestre Ilunga.

Déjà certaines personnalités proches du Front commun pour le Congo avaient dénoncé la prise de ces ordonnances à l’absence du Premier ministre Ilunga, qui devrait les contresigner, indiquant que Félix Tshisekedi a profité de cette absence pour faire contresigner ces décisions par un membre du gouvernement proche de lui.

Cette situation a également remis sur la sellette la situation créée, il y a plus d’une année, par la ministre chargé du Portefeuille, qui avait bloqué les ordonnances présidentielles, en refusant de notifier les dirigeants nommés à la Gécamines et à la Société nationale des chemins de fer du Congo. Cela était également la situation avec l’actuelle ministre du même secteur, qui tardait pour notifier les mandataires nommés récemment à la tête de certaines autres entreprises publiques.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Le Premier ministre Sylvestre Ilunga/DR photo 2: La déclaration du Premier ministre

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