Opération « Mbata ya bakolo » : la Cospeco suggère des approches de solutions à court, moyen et long termes

Jeudi 8 Mai 2014 - 19:17

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Réunie en assemblée générale extraordinaire du 6 au 8 mai à Brazzaville pour examiner la question des expulsions vers Kinshasa des ressortissants de la République démocratique du Congo vivant à Brazzaville en situation irrégulière, la Commission spéciale de coopération (Cospeco) a, tout en se déclarant incompétente à la résolution de la crise, proposée quelques approches

Au terme de trois jours  de débats autour de la question, les experts des deux pays ont d’abord examiné les conditions d’exécution de l’opération. À ce propos, il ressort que les expulsions qui résultent d’une décision souveraine des autorités du Congo-Brazzaville ont donné lieu à des problèmes d’ordre humanitaire qu’il convient de solutionner sans délai.

C’est ainsi qu’à court terme, ils ont suggéré que les conditions de refoulement des ressortissants en situation irrégulière devaient être conformes aux dispositions de la convention tripartite Angola et les deux Congo, tel qu'arrêtées à Luanda en décembre 1999. L’humanisation de l’opération par les autorités de Brazzaville doit tenir compte des accords de jumelage entre les deux villes.

Les cas spécifiques des personnes dites vulnérables, tels que les enfants mineurs de 0 à 12 ans, les pensionnaires des hôpitaux et maternités, les nourrissons, les personnes du troisième âge doivent être pris en compte. Notons le rappel à l’ordre de certains médias par leur ministère de tutelle. Ceux-ci ne doivent pas par leurs émissions attiser les différends entre les populations.

Ils ont par ailleurs suggéré l’identification, le dénombrement et la localisation des Kinois candidats au rapatriement forcé ou volontaire actuellement cantonnés à leurs domiciles, à l’ambassade de la République démocratique du Congo et au Beach de Brazzaville en vue d’un meilleur traitement d’évacuation ; la prise par les autorités de la ville de Kinshasa des dispositions conséquentes pour l’encadrement et l’accompagnement des candidats à l’évacuation avec l’appui des organismes humanitaires tels que la Croix-Rouge, l’Unicef et autres, l’accélération du rythme des évacuations en augmentant le nombre des unités flottantes et celui des rotations entre Brazzaville et Kinshasa ; la sensibilisation et le recensement des candidats à l’évacuation par les ambassades et les autorités politico-administratives locales, la sécurisation par les autorités des deux villes des candidats à l’évacuation, l’identification par les administrations respectives des deux villes des étudiants et autres personnes liées par un contrat de travail pour leur accompagnement à la régularisation de leur situation de séjour, la mise en place d’un comité paritaire de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation des différentes résolutions.

À moyen terme, les deux parties ont décidé de sensibiliser et d’éduquer les candidats à l’émigration sur la nécessité pour eux de connaître et respecter les lois du pays hôte en matière d’immigration et d’émigration, d’actualiser l’accord tripartite du 3 décembre 1999, signé entre les deux Congo et l’Angola sur la circulation des personnes et des biens.

À long terme enfin, il est préconisé l’accompagnement par les autorités des deux pays de leurs citoyens qui ont choisi de s’établir dans les pays respectifs dont elles ont la charge, la finalisation par les responsables  des deux villes de la démarche menée auprès de leurs ministères des affaires étrangères respectifs consistant à obtenir le statut d’observateur pour la Cospeco au sein de la grande commission mixte de coopération RDC-Congo-Brazzaville.

Jean-Jacques Koubemba