Cinéma : « Djagassa », un film qui dénonce la maltraitance des enfants

Vendredi 18 Février 2022 - 11:25

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Témoignage poignant et émouvant, « Djagassa » est un cri de cœur de Hyacinthe Hounsou aux confins des causes qui enferment les enfants dans le mutisme de l’avilissement moral. Diffusé par Canal Olympia de Poto-Poto la semaine dernière, ce long métrage du réalisateur ivoirien est un appel à la prise de conscience collective et individuelle contre le travail des enfants dans les champs de mines.

La lutte contre le travail des enfants est une préoccupation majeure pour les Etats. Dans la majorité des pays africains tels que la République démocratique du Congo, la République centrafricaine, la Côte d’Ivoire, le constat est alarmant. Le long métrage de fiction « Djagassa » apparaît comme un puissant moyen pour éveiller la conscience contre ce phénomène. Ce film contribue également à lutter contre la maltraitance des enfants, tout en mettant à nu toutes ces pratiques contraires aux droits des enfants qui sévissent de plus en plus dans l’orpaillage clandestin.

Selon Hyacinthe Hounsou, l’objectif de ce film est de prendre part au combat pour les droits des enfants. « Là où il y a l’orpaillage clandestin, il y a toujours des abus des droits des enfants, à savoir le travail forcé, les violences sexuelles, le crime, la drogue, le trafic des organes humains, les enfants soldats », a-t-il indiqué  lors de la première projection du film, en Côte d’Ivoire, en octobre dernier.

Par ce film, Hyacinthe Hounsou interpelle les gouvernements et sensibilise la population aux distances, l’ampleur et la dangerosité du phénomène du travail des enfants dans les champs de mines clandestins qui devient un fléau mondial. Ce phénomène qui, malgré de nombreuses campagnes de sensibilisation, ne cesse de se répandre dans les pays africains. Le travail des enfants dans l’orpaillage clandestin affecte leur vie à travers le monde et est considéré comme une atteinte à leur dignité et à leur intégrité. En effet, dans plusieurs pays africains, la loi interdit le travail des enfants, mais elle n'est vraiment pas appliquée. Les sociétés africaines peinent à parler de ce fléau qui empêche les enfants de s’épanouir et qui les contraint à une douleur physique et psychologique à perpétuité.

Le long métrage de 120 mn tourné dans la région de Mé et à Abidjan, avec le concours des acteurs tels que Boyiri Michel, Aurelie Eliam, Bienvenue Neba, Stéphane Zabovi, Dosso Tikumba, Jemy Paul, raconte l’histoire d’un adolescent de 15 ans, Bendji, qui se rend à la police, persuadé d’avoir tué le contre-maître de la mine d’orpaillage clandestin dans laquelle il s’est enroulé volontairement. L’officier de police qui le reçoit connaît mieux son cas, pour avoir, quelque temps plus tôt, arrêté sa mère accusée de meurtre d’un puissant homme d’affaires à la tête d’un empire d’exploitation minière. Le jeune adolescent se lance alors à la recherche du témoin capable de le disculper, mais celui-ci est bien caché dans une tanière et protégé par une bande des enfants soldats dans une aventure périlleuse.

« A travers ce film, je veux donner mon point de vue sincère et original sur un sujet qui est un vrai problème humanitaire dans le monde et en Afrique en particulier », a expliqué le réalisateur.

Notons que ce film, après une belle performance en 2021, est depuis janvier dernier dans les différentes salles de cinéma à travers le continent, dont Canal Olympia de Poto-Poto et Canal Olympia M’bita (Congo) ; Canal Olympia Yennega et Canal Olympia Ouédraogo (Burkina Faso) ; Canal Olympia Waloguede (Benin) ; Canal Olympia Bessengue et Canal Olympia Yaoundé (Cameroun) ; Canal Olympia Godope ( Togo) ; Canal Olympia Kaloum et Canal Olympia Tombelia (Guinée) ; Canal Olympia Hypperdrome (Niger) ; Canal Olympia Teranga (Sénégal) .

Cissé Dimi

Légendes et crédits photo : 

L'affiche du film/ DR

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