Livres : André Hervé N’kindou Loutonadio signe « L’esquille d’un enseignement spirituel et inexploré » et « Dolisie, terre sacrée »Samedi 19 Mars 2022 - 13:17 Les deux ouvrages sont parus aux éditions Le Lys Bleu. « L’esquille d’un enseignement spirituel et inexploré » est un roman ésotérique de 356 pages, alors que dans « Dolisie, terre sacrée » de 243 pages, l’auteur met en exergue les émoluments de l’ambition ordonnée d’un jeune débrouillard, parti du néant pour atteindre le sommet. « L’esquille d’un enseignement spirituel et inexploré » est le récit de l’initiation d’un profès élu nommé Sobi, qui trouve dans son village natal les réponses à son mal-être et franchit les étapes pour élever son âme selon le Lemba (philosophie d’humanisation kongo), pour enfin restaurer la tradition kongo. Il engendre la quête d’une spiritualité encore inexplorée et, l’auteur, au terme d’un travail de recherche fastidieux, fait surgir quelques ambiguïtés des marchands d’illusion qui plongent le monde à l’ère du Verseau dans l’obscurantisme. Par un incipit intriguant, André Hervé N’kindou Loutonadio captive d’emblée par sa plume le lecteur qui découvre des savoirs sur l’histoire et la culture kongo, puis s’enchaînent les péripéties mystérieuses et rythmées pour le maintenir en haleine jusqu’à une belle pluie finale très évocatrice. Il propose, pour ainsi dire, un parcours initiatique plein de spiritualité et de recul critique. Un ensemble d’études qui ont le mérite de la clarté et de soulever des questionnements riches pour cette période contemporaine. Ce discours, profondément humaniste, pourrait bien rénover le rapport monolithique à la religion. « Vous avez livré un roman qui décrit à merveille un monde qui pourrait être le nôtre. Vos personnes ont une épaisseur certaine qui leur confère une cohérence totale. Les dialogues sont riches et permettent au lecteur de s’associer aux protagonistes et de s’insérer dans votre histoire », a apprécié l’éditeur. Préfaçant cet ouvrage, Claire Levaillant de Charny pense que ce roman comble une lacune dans le paysage de l’édition religieuse. Il est le premier à proposer un panorama chronologique de l’aventure spirituelle de la spiritualité kongo. C’est une démarche qui rejoint, par exemple, l’apparition conjointe en différents endroits du monde de grands mouvements spirituels à une époque donnée. Le VIe siècle avant Jésus Christ, dit la préfacière, a vu fleurir un Lao-Tseu, un Confucius, les sages des Upanishad sur les bords du Gange, Zarathoustra en Iran, les grands prophètes bibliques Isaïe, Jérémie et Ezéchiel et le début de la philosophie grecque. Une démarche qui prouve aussi à l’envie que les grandes traditions mystiques se rejoignent sur l’essentiel. André Hervé N’kindou Loutonadio a voulu, à travers ce premier roman, rendre hommage à Augustin Niangouna, son éminent professeur de français, peut-être sans le savoir, en lui disant ceci : « Si tu trouves un papier avec des écrits qui traînent par terre, ramasses le, tu trouveras un mot qui t’apportera la lumière quelque part ». « Dolisie, terre sacrée » Dans « Dolisie, terre sacrée », bien que né de la fiction, André Hervé N’kindou Loutonadio met en exergue les émoluments de l’ambition ordonnée d’un jeune débrouillard, parti du néant pour atteindre le sommet, après avoir atterri dans une ville immensément riche, dont les autochtones eux-mêmes n’en connaissaient pas vraiment les potentialités. À l’âge où on se cherche dans la vie, Mabina est attiré par la ville de Dolisie où il croit se frayer un chemin pavé d'or. Son rêve se matérialise avec la rencontre de la jeune Lily, originaire de ladite ville. En effet, derrière Dolisie, capitale du Niari, ce nom chargé d’histoire, d’aventure et d’exotisme, se profile une ville fascinante, une terre riche de la République du Congo et un peuple que l’on découvre lorsqu’on foule son sol. Dolisie, trois syllabes qui évoquent la chaleur tropicale humide, une richesse de l’or vert, des paysans qui profitent de son don de la nature, une terre fertile, langueur des nuits du Niari, mais aussi des affres de la guerre. Pour son auteur, de nombreux ouvrages ont été publiés sur cette terre légendaire dont le destin a été lié à celui de la France, durant près d’un siècle. Colonialistes et anticolonialistes se sont affrontés en de vains débats. Essais politiques, articles, thèses d’historiens et d’ethnologues, la bibliographie du Niari est riche. Voire très riche. Sa période de développement économique a fait rêver des milliers de lecteurs et hommes d’affaires, qui vibraient aux seules évocations du mot Niari ou de sa capitale Dolisie. Rares sont les familles françaises ou d’autres nationalités qui n’ont vu l’un des leurs, soldats au « Grand Niari », employé des postes à Dolisie, commerçants, enseignants ou élèves, faire leur temps dans cette terre légendaire. Tout a été dit, tout a été écrit sur ce domino africain de l’empire français. « Pendant de longues années, nous avons complètement oublié le rôle joué par cette capitale de l’or vert et l’historique transition du manganèse en direction de Pointe-Noire en passant par Mbinda, Makabana, Mont Mbelo, Dolisie et ensuite Pointe-Noire, la ville océane. Elle ne survivait que dans les manuels d’histoire, dans la mémoire de ceux qui ont connu cette période charnière, de l’exploitation forestière, de l’école de formation des instituteurs de Dolisie, de l’école des eaux et forêt de Mossendjo et de sa rizerie », écrit André Hervé N’kindou Loutonadio. L(auteur est né le 9 septembre 1952 à Brazzaville (République du Congo). Après un parcours scolaire élogieux, il évolue dans la vie civile dans ses affaires. Opérateur économique dans le bâtiment et travaux publics, génie civil, dans son pays d’origine, il se consacre aujourd’hui à sa passion qu’est la littérature dans ses moments de repos en France, précisément dans la ville de Reims. Bruno Okokana Légendes et crédits photo : 1- La couverture du livre « L’esquille d’un enseignement spirituel et inexploré » / DR
2 - Le livre « Dolisie, terre sacrée » / DR
3 - L’écrivain André Hervé N’kindou Loutonadio / DR Notification:Non |