Droits de l’Homme : création d’un comité de soutien d’Eugène Diomi NdongalaJeudi 22 Mai 2014 - 18:44 La structure créée par des ONG vise à obtenir la libération, sans condition, du député déchu et président de la Démocratie chrétienne (DC) considéré comme prisonnier politique. Des ONG des droits de l’Homme établies en RDC ont officiellement annoncé, lors d’une manifestation organisée le 22 mai dans la salle paroissiale Notre-Dame-de-Fatima, à Gombe, la création du comité de soutien d’Eugène Diomi Ndongala. Ce comité, a souligné le président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj), Me Georges Kapiamba, est un groupe d’ONG des droits de l’Homme auxquelles se sont associées des personnalités afin de cogiter ensemble sur des actions pouvant conduire à l’obtention de la liberté d’Eugène Diomi Ndongala qui, on le sait, est condamné à dix ans de prison. La structure n’est pas, a-t-on souligné, un comité constitué de manière verticale. Elle est plutôt un groupe qui se réunit selon le besoin. Mener des actions légales Pour Me Georges, ce comité va mener ses actions en se conformant aux prescrits de la loi. Il s’agit, selon ce juriste, de mobiliser un certain nombre de personnes tant sur le plan national qu’international autour de cet idéal qu’est la libération d’Eugène Diomi Ndongala considéré comme prisonnier politique. Sur le plan national, en effet, le comité de soutien d’Eugène Diomi compte mobiliser des ONG de défense des droits de l’homme, les organisations professionnelles, les partis politiques, les missions diplomatiques, les organisations intergouvernementales et les agences de l’ONU ainsi que les structures concernées dans la mise en œuvre de l’accord de paix d’Addis-Abeba, etc. alors que sur le plan international, ce comité vise l’Union parlementaire, les parlementaires de l’Union européenne, les Etats considérés comme pouvant avoir l’obligation morale d’intervenir compte tenu des liens historiques qui les unissent avec le Congo, etc. Une affaire de tous Dans les différentes interventions enregistrées lors de cette activité dont celles des députés nationaux Jean-Claude Vuemba et Eméry Okundji ainsi que des acteurs politiques dont Lisanga Bonganga, Félix Tshisekedi, Jacquemain Shabani, le Pr Kalele, Pascaline Kudura, etc., tous ont considéré Diomi Ndongala comme un prisonnier politique. Selon eux, l’affaire de viol sur mineures n’a été montée que pour lui imposer le silence, compte tenu de ses opinions sur les élections de 2011 et sur la conduite des affaires de l’Etat. « Cet emprisonnement est l’une des tactiques du gouvernement pour réduire au silence certaines personnalités considérées comme gênantes par leurs opinions sur la conduite des affaires de l’Etat », a souligné le président de l’Acaj. Me Georges Kapiamba et tous ceux qui ont pris la parole à cette occasion ont reconnu que ce combat n’est pas seulement l’affaire des défenseurs des droits de l’Homme mais de tout le monde. « Eugène Diomi exerçait ses activités selon les prescrits de la Constitution et les instruments internationaux. Cette affaire de viol sur mineures a été inventée pour l’empêcher d’exercer ses droits de l’opposition. Pour le faire taire, le pouvoir a fait un passage en force en violation des lois et repères qui régissent la RDC », a souligné le député Emery Okundji, qui a fustigé les procédures et les schémas utilisés pour détenir le président de la DC. Alors que pour Lisanga Bonganga, parler de Diomi Ndongala serait, parler de tous les opposants arrêtés et de tous les prisonniers politiques ainsi que des violations des droits de l’Homme. Reconnaissant en Diomi Ndongala, un acteur politique engagé et disponible à tout moment que le pays avait besoin de lui, au-delà de son amour pour le Congo, son courage ainsi que sa détermination à dire la vérité voire à mourir pour cette vérité, Félix Tshisekedi, Jacquemain Shabani, Jean-Claude Vuemba et le Pr Kalele ont recommandé de lui rendre la pareille. C’est pourquoi ils ont préconisé des actions de masse en sa faveur. Emmanuel Cole de la Fondation Bill Clinton pour la paix, qui a brossé l’état des lieux de la loi d’amnistie en RDC, a appelé à l’application des recommandations des concertations nationales. Le directeur exécutif adjoint de la Voix des sans-voix pour les droits de l’Homme (VSV), Rostin Manketa Nkwahata, a rappelé les droits fondamentaux de l’opposition en démocratie qu’il a considérés comme les termes de référence pour évaluer le niveau de la démocratie. L’organisation a fait intervenir deux bénéficiaires de la loi d’amnistie qui ont été arrêtés dans le cadre de l’affaire Impérium associé également à Diomi Ndongala. Verdict Mituntua et Mme Marie Kabungama ont témoigné sur leur innocence et celle du député déchu ainsi que sur leurs conditions de détention dans les différents lieux d’incarcération où ils sont passés. En plus des organisations citées, la Ligue des électeurs, Anges du ciel et la Nouvelle société civile font également parties du comité de soutien créé. Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo :Photo 1 : Les responsables des ONG membres du comité de soutien de Diomi Ndongala
Photos 2 et 3 : La salle, lors de la présentation du comité de soutien de Diomi Ndongala |