Art : Romaric, un « éléphant » à Paris !

Jeudi 10 Novembre 2022 - 19:04

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Un éléphant devant la Tour Eiffel, place du Trocadéro en plein Paris, peut être trompeur.  Sauf si l’éléphant n’est autre que Romaric Nzaou, surnommé ainsi au regard d’un nom de famille traduit du kituba en français.  Dans ses bagages ? Une paire de baguettes !

 

 

Romaric Nzaou n’est pas qu’un batteur, c’est un très bon batteur !  Et, qu’on se le dise : un mec bien !  On ne compte plus ses apparitions musicales à la batterie, ici et là, accompagnant des artistes de renom mais sans pour autant quitter le sol africain.  Doté d’un véritable talent, il y avait donc une suite logique à le voir prendre la pause au pied de la Tour Eiffel, en septembre dernier. Car, l’homme et ses baguettes étaient appelés à voyager plus loin. « Mon grand-père disait toujours, il y a un temps pour semer, un autre temps pour récolter », sourit un Romaric affublé d’une patience d’ange. La récolte ? C’est « Stev’in my mind », un quintet de jazz entre France et Congo, mené par le trompettiste Fabien Martinez autour de la musique de Stevie Wonder.  Amorcé en résidence fin avril à l’Institut français de Pointe-Noire puis, quelques mois plus tard, au Conservatoire Edgar-Varèse en région parisienne, le projet suit aujourd’hui son cours.

Mais avant de récolter, il aura fallu bien évidemment mener la bataille pour un visa, une bataille gagnée non sans mal par l’éléphant.  Parti de Pointe-Noire et arrivé en septembre à Paris, un autre combat l’attendait : « Les transports en commun, que ce soit le bus ou le métro, sont super bien organisés à Paris. Tu as des plans, des panneaux indicateurs et des flèches dans tous les sens, des horaires à la minute près, mais moi j’ai trouvé ça tellement compliqué que je n’ai jamais réussi à prendre le bus tout seul », dit Romaric dans un éclat de rires avant d’enchaîner plus sérieusement : « Ce qui m’a le plus étonné en France, c’est le grand respect que les gens ont pour les artistes, c’est l’accueil formidable qu’ils leur font. On s’aperçoit vite que la culture bénéficie d’une place très importante en France. Je me suis senti vraiment considéré en tant que musicien, ça donne une valeur non seulement au travail que tu fais mais aussi à la personne que tu es ».

Le premier séjour de Romaric aura été de très courte durée, rien qu’une petite semaine, le temps de découvrir l’art culinaire à la française, faire quelques photos souvenirs près des monuments parisiens, visiter Montmartre, faire encore quelques achats à « La Baguetterie  » - plus grand magasin parisien pour batteurs et percussionnistes -  mais aussi et surtout peaufiner la création de « Stev’in my mind » qui sera donnée  en concert, le 23 novembre, au Festival Africolor à Rosny-Sous-Bois, événement pour lequel il s’apprête de nouveau à rejoindre la France. S’en suivra, au printemps français 2023, une tournée nationale à Gennevilliers, Les Lilas, Valence, Avignon, Saint Claude.  « Je mesure la chance et l’opportunité que j’ai à leur juste valeur, c’est quelque chose d’exceptionnel dans ma vie. Ça me conforte dans la passion que j’ai pour la musique, d’une certaine façon ça me grandit, ça me fortifie », s’enthousiasme l’éléphant, nouveau billet d’avion en poche.   

 

Philippe Édouard

Légendes et crédits photo : 

Romaric/Adiac

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