Ethiopie : de vives inquiétudes de Washington face aux violences à Amhara

Mercredi 6 Novembre 2024 - 22:15

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Les États-Unis ont exprimé leur préoccupation concernant l’escalade des violences dans la région d’Amhara, dans le Nord de l’Ethiopie, où une insurrection armée dure depuis près d’un an et demi.

La déclaration fait suite à un échange téléphonique entre le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, et le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed. Depuis avril 2023, les Fano, des milices populaires de l’ethnie Amhara, la deuxième plus grande d’Ethiopie, ont pris les armes contre le gouvernement fédéral. Le conflit a éclaté suite à la tentative des autorités éthiopiennes de désarmer les Fano et les forces de sécurité régionales amhara. La région d’Amhara, qui compte 23 millions d’habitants, est plongée dans un climat de violences de plus en plus intenses. En août 2023, l' Ethiopie a décrété l’état d’urgence dans la région. Depuis septembre, un large déploiement de forces fédérales a eu lieu dans la région, où les combats se poursuivent. Dans un communiqué, Washington a exprimé son inquiétude face à l’augmentation des violences en Amhara, appelant à un « dialogue politique pour résoudre les autres conflits internes de l’Ethiopie ». 

Au cours de son échange avec Abiy Ahmed, Antony Blinken a également abordé la question des tensions croissantes dans la Corne de l’Afrique, notamment en raison de la détérioration des relations entre l’Ethiopie et la Somalie. Ce climat de méfiance a été exacerbé par la signature, en janvier 2024, par Addis-Abeba d’un protocole d’accord avec la région séparatiste du Somaliland. Cet accord prévoit la location de 20 km de côtes du Somaliland à l’Ethiopie pour une durée de 50 ans. Le Somaliland a déclaré son indépendance de la Somalie en 1991, mais cette décision est largement rejetée par le gouvernement somalien.

Les autorités somaliennes ont dénoncé cet accord, le qualifiant d' « illégal » et de « violation de la souveraineté » somalienne. En réponse, Mogadiscio a renforcé ses relations diplomatiques avec Le Caire, un concurrent régional de l’Ethiopie, dans un contexte déjà tendu. Lors d’une récente session au Parlement, le Premier ministre éthiopien, qui a reçu le prix Nobel de la paix en 2019, a réaffirmé que l’Ethiopie n’avait « aucun intérêt à s’impliquer dans une guerre », tout en soulignant l’importance de maintenir la stabilité dans la région.

Noël Ndong

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