Apprentissage : la Fondation Avsi accompagne les handicapés de Pointe-Noire dans leur insertion socioéconomiqueMercredi 9 Juillet 2014 - 19:16 La Fondation Avsi, une ONG italienne installée au Congo depuis trois ans, a lancé en 2013 un projet d’amélioration des conditions socioéconomiques des personnes vivant avec handicap à Pointe-Noire. Dans un entretien accordé aux Dépêches de Brazzaville le 9 juillet, le coordinateur du projet, Jean-Claude Bassoumba, explique le bien-fondé de ce projet financé par l’union européenne Ce projet, qui se déroulera jusqu’en 2016, est favorable aux personnes vivant avec handicap âgées de 16 ans et plus qui n’ont pas fait d'études, vivent dans la précarité et dont les familles ne font pas attention à eux. « Nous avons sélectionné les personnes vivant avec handicap dont l’âge varie de 16 ans et au-delà, qui sont issues des familles qui sont complètement dans le besoin, les personnes marginalisées et démunies. Après leur sélection, ensemble ils ont choisi un métier et nous les avons mis en apprentissage dans les ateliers de formation pour une formation qui était au départ de 6 à 9 mois, qui s’est prolongée de trois mois », a indiqué le coordinateur. Ces personnes sont formées dans différents petits métiers porteurs adaptés aux personnes vivant avec handicaps. Il s’agit entre autre de métiers artisanaux, la couture, la coiffure, la pâtisserie, la soudure, la bureautique, la maintenance informatique et le macramé. « Nous les mettons en atelier, ils apprennent, nous supportons les frais de formation et nous leur donnons également un petit casse-croûte journalier et pour certains nous supportons les frais de déplacement quand ils vivent trop loin », a ajouté Jean-Claude Bassoumba. Selon lui, la philosophie du projet était de les placer plus près de leur domicile, parce que parmi eux d’autres se déplacent en tricycle, d’autres avec des béquilles et d’autres se déplacent à même le sol. Donc pour leur assurer les meilleures conditions d’apprentissage et de formation, Avsi a sélectionné les ateliers les plus proches de leur domicile. Cependant, dans le cas où la personne choisit un métier pour lequel il n’y a pas d’atelier autour de lui, l’ONG prend en charge le déplacement. « À ce jour, nous avons déjà des apprenants qui ont fini les premières séries de formations de 9 mois et d’autre de 6 mois, nous sommes en train de faire des prolongements de trois mois pour ceux-là pour qu’ils ne s’échappent pas, qu’ils ne se sentent pas abandonnés jusqu’à ce qu’on fasse les autres activités », a ajouté Jean-Claude Bassoumba. 150 handicapés formés Après la formation, ces handicapés formés seront regroupés en coopérative par groupes et par secteurs de métiers. « Pour eux, nous avons des mesures d’accompagnement. Il est question que nous les regroupions en coopératives par domaine de métiers. Mais avant tout, nous avons prévu des formations dans le domaine de la création et de la gestion des coopératives », a martelé l’orateur. Les handicapés de Pointe-Noire vont également apprendre l’alphabétisation avant la formation en entrepreneuriat, de telle sorte qu’ils deviennent des leaders et se prennent en charge. « Nous allons les accompagner pendant six mois en leur octroyant une enveloppe financière de 4 000 000 FCFA pour l'achat de matériel pour leur permettre de s’installer », a-t-il poursuivi. Jean-Claude Bassoumba a, par ailleurs, souligné qu’à ce jour au moins 150 personnes étaient déjà placées et en cours d'apprentissage. Les difficultés rencontrées « Nous rencontrons certaines difficultés, notamment les cas d’abandon. À ce jour, nous avons déjà enregistré 32 abandons alors que nous ne sommes encore qu’à mi-projet et on ne sait pas ce que demain nous réserve. Il y a aussi les cas d’absence, mais nous sommes toujours en train de les encourager à venir. Parmi les difficultés, nous avons aussi eu un problème de sélection, nous avons eu du mal à avoir le nombre de personne voulu dans une durée donnée, la sélection a pris pratiquement une année. Donc pendant que d’autres sont déjà à la fin de formation, il y en qui ne sont qu’à un ou deux mois de formation, donc nous ne pourrons jamais terminer au même moment, alors que c’est ce que nous pensions », a-t-il regretté. Notons que ces personnes démunies sont placés dans environ 58 ateliers répartis dans tous les arrondissements de Pointe-Noire. Chaque jours Avsi effectue des descentes dans ces ateliers pour les rencontrer parce que chaque atelier a ses problèmes et chaque personne à ses problèmes. Il a aussi souligné quelques cas qui émergent en coupe couture et en menuiserie. Soulignons que la Fondation Avsi travaille dans près de 37 pays à travers le monde, pour les enfants qui n’ont pas de soutien et pour aider les parents en difficulté. Au départ, les projets ont été mis en œuvre avec ENI-Congo. Charlem-Léa Legnoki |