Croissance économique : « 63 % de la population de la RDC vit sous le seuil de la pauvreté »Jeudi 10 Juillet 2014 - 17:30 La porte-parole de l’équipe-pays des Nations unies en RDC, Geneviève Delonois, estime que la majorité des Congolais vivent dans le dénuement absolu avec un taux de mortalité maternelle et infantile très élevé. Alors que la RDC est en passe de procéder à l’évaluation de la deuxième revue annuelle du Document de stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté de deuxième génération (DSCRP II) et du programme d’action du gouvernement, Geneviève Delonois vient de jeter un pavé dans la mare en confirmant la précarité qui gangrène encore le tissus économique du pays. Intervenant dernièrement lors de la conférence hebdomadaire de la Monusco, ce cadre onusien a révélé que soixante-trois pour cent de la population congolaise vit sous le seuil de la pauvreté et que le taux de mortalité maternelle et infantile reste très élevé. Ces propos contrastent avec l’embellie économique dont se targue le Premier ministre, Matata Ponyo, pour des données que présente un cadre macroéconomique de plus stable. Dernièrement encore au détour d’une interview, le responsable de l’exécutif national a vanté l’effet de croissance de l’économie nationale qui évolue à un rythme de 8%, une inflation maîtrisée à 1% et des réserves de change d’un niveau très élevé. Le pays, a-t-il ajouté, aspire plus aux investissements étrangers des sociétés multinationales du fait des garanties qu’il présente en termes de stabilité et de sécurité. Or, dans l’entendement de la porte-parole de l’équipe-pays des Nations unies en RDC, le défi pour la RDC reste encore immense d’autant plus que les fruits de la croissance tant vantés ne sont pas encore perçus par la population congolaise. Cette dernière, à l’en croire, vit dans le dénuement absolu avec un taux de mortalité maternelle et infantile très élevé. À cela s’ajoute le peu d’empressement dont font montre les investisseurs du secteur privé au regard du climat des affaires qui n’offre pas encore assez de garanties pouvant les convaincre à faire le premier pas. Geneviève Delonois a reconnu toutefois les résultats encourageants enregistrés par la RDC en 2013 dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de la parité et du genre. Notons que la revue du DSCRP II, qui est un cadre de concertation entre le gouvernement, les partenaires sociaux et le secteur privé ainsi que le partenaire technique et financier, analysera cette année, les dynamiques sociales et économiques dans les secteurs-clé de l’économie nationale.
Alain Diasso |