"Opération Lipapa" : interdiction de porter des babouches au centre-villeJeudi 24 Juillet 2014 - 16:00 L’autorité urbaine et l'Inspection provinciale de la police sont appelées à tirer cette affaire au clair pour remettre de l’ordre dans la ville de Kinshasa. Il s’observe ces temps derniers des scènes assez rocambolesques à Kinshasa, précisément au centre-ville où des « shégués » et autres personnes mal propres sont constamment traqués par des agents de police. Ces derniers ne font pas dans la dentelle pour mettre la main sur tout porteur de babouches. Les vendeurs ambulants qui arborent souvent ces types de sandales à la portée de toutes les bourses sont désormais la cible des policiers. Sans quartier, ces derniers se ruent vers eux et prennent tout leur butin. Plus d’une fois, les vendeurs à la sauvette établis au centre-ville ont été victimes de ces genres d’abus. Des courses-poursuites entre policiers et vendeurs à la criée sont devenues courantes au centre-ville. À défaut de confisquer les produits de ces marchands occasionnels, c’est la paire de babouches qui est raflée, sans état d’âme. « Opération Lipapa », entend-on dire dans certains cercles pour qualifier cette action de la police dont personne ne sait dire à quoi elle retourne. Il y a deux jours, beaucoup de Kinois en babouches qui se sont rendus au centre-ville, pour une raison ou une autre, ont dû rebrousser chemin après avoir eu vent de cette opération. Les téméraires ont vu leurs babouches saisies. Ils ont été contraints de regagner leurs domiciles pieds nus. La série des rafles des babouches se poursuit encore, même si elle a baissé d’intensité ces dernières heures. D’où serait venu l’ordre ? « D’en haut », expliquent les exécutants. L’objectif, semble-t-il, c’est d’assainir le centre-ville comme si le port des babouches se rajoutait à la saleté. Et comme il en est de coutume en pareil cas, les policiers en profitent et font main basse sur les biens et produits des vendeurs inoffensifs. À l’Inspection générale de la police-ville de Kinshasa, on ne dit mot sur ce phénomène. Pareillement à l’Assemblée provinciale de Kinshasa où aucune décision du genre n’a été soumise à l’examen. Est-ce une pure invention des agents de l’ordre véreux destinée à couvrir des cas d’extorsion ? En tout état de cause, il appartient à l’autorité urbaine et aux responsables de la police de tirer cette affaire au clair afin que les auteurs de ces actes inciviques répondent de leurs actes. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Boulevard du 30 juin. |