Investissements : mise en garde de Moody’s

Mercredi 13 Août 2014 - 18:28

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L’agence américaine de notation a tiré la sonnette d’alarme sur le phénomène de vieillissement de la population, avec ses effets négatifs jugés sérieux sur la main d’œuvre, le taux d’épargne des ménages, la productivité et l’investissement. 

L'étude s’est fondée sur un échantillon de trente-deux économies matures et vingt-deux marchés émergents. D’emblée, a rassuré la Troîka stratégique congolaise au cours de sa dernière réunion, "la RDC ne subira pas ces effets négatifs" car, a-t-elle renchéri, "elle n’est pas particulièrement concernée par le vieillissement de sa population". Mais le problème du vieillissement de la main d'oeuvre est loin de ne se limiter qu'aux seules populations vieillisantes des pays développés et émergents.

En effet, le phénomène se pose avec acuité dans les entreprises publiques du pays, notamment au sein des départements techniques. Une étude a révélé le risque pour la plupart d'entre elles de recourir bientôt à une main d’œuvre technique extérieure. Le faible intérêt porté par les jeunes générations aux départements techniques explique l’absence d’une relève solide, et le risque de voir ces entreprises disparaitre progressivement.

Certes, le rapport de Moody’s ne vient pas directement inquiéter la RDC qui dispose d’une population plutôt jeune dans sa majorité. Pour autant, la Troïka stratégique lors de sa trente-deuxième réunion à la primature s’est appropriée les défis futurs identifiés par Moody’s. Cette dernière estime que « l’innovation, le progrès technique et le rajeunissement de la population constituent des variantes efficaces pour un État, afin d’atténuer l’impact de ce phénomène ». La Troïka stratégique a préféré mettre l’accent sur les facteurs "innovation" et "progrès technologiques" afin qu’ils soient au cœur de toutes les initiatives et stratégies du gouvernement dans les secteurs aussi stratégiques que l’agriculture avec les parcs agro-industriels et l’éducation.

Ce réveil, qui sera le fruit des politiques visionnaires, pourrait aider le pays dans ses efforts de redynamiser ses entreprises. Il y va de la qualité de sa main d’œuvre locale et de la viabilité de ces entreprises, surtout à l'heure de l’Ohada. L’on comprend dès lors que ce rapport a fait l’objet d’une attention particulière lors de la réunion de la Troïka stratégique dans le sens où il engage un débat de fond sur une problématique importante, même pour l’Afrique démographiquement mieux proportionnée. Il s’agit d’accompagner la croissance économique en s’assurant de la pérennité des investissements.

Laurent Essolomwa