Violences sexuelles : les députés sensibilisés sur les violences basées sur le GenreLundi 8 Décembre 2014 - 15:15 Les élus du peuple, précisément ceux de la commission socioculturelle, ont été invités à voter des lois qui prennent en compte la dimension feminine. L'appel leur a été lancé par le directeur régional de l’IRC, Amanya à l’issue d’un atelier sur les violences basées sur le genre organisé dans le cadre de la campagne de 16 jours d’activisme contre les violences faites à la femme au restaurant Elaïs par le programme de protection et autonomisation des femmes et filles de l’International rescue committee (IRC) à travers son volet plaidoyer. Le directeur régional de l’IRC/RDC qui s’est appuyé sur les données de l’enquête démographique et de santé qui révèlent que près de deux femmes sur trois soit 64% ont subi des violences physiques à un moment quelconque de leur vie depuis l’âge de 15 ans et que 61,2% de femmes vivent en dessous du seuil de la pauvreté, a souligné qu’il est inadmissible, au moment où la Constitution reconnaît la parité et l’égalité des chances, que la femme continue à vivre des violences de tout genre. Pour lui, la situation actuelle de la femme et de la jeune fille reste caractérisée par beaucoup d’obstacles qui ne facilitent pas son épanouissement tel que la féminisation de la pauvreté qui s’explique notamment par des discriminations dans tous les domaines de développement comme l’éducation, la santé, le droit, l’accès aux ressources, la gouvernance alors qu’il est aujourd’hui prouvé que la femme se montre comme actrice et moteur du développement. Pour mettre fin à cette situation, Amanya invite les députés à voter des lois qui intègrent la dimension genre. Quant à la présidente de la commission socioculturelle de l’assemblée nationale, Eve Bazaiba, elle a reconnu que cette rencontre est une opportunité « pour prendre en compte toutes les formes de violences basées sur le genre dans notre législation en vue d’intégrer la dimension genre sous toutes ses formes ». Elle a par ailleurs reconnu que les femmes vivent encore de pires formes des violences sexuelles. Les violences qu’elles subissent sont d’une cruauté ignoble et les auteurs de ces exactions se comportent comme s’il n’y avait pas des lois en RDC. Dans leurs interventions, l’activiste Joséphine Ngalula qui a planché sur les violences conjugales et le Pr Elie Ndomba sur la révision en cours du Code de la famille, les deux orateurs ont noir sur blanc démontré que les femmes sont victimes de violences basées sur le genre ce qui ne facilite pas leur épanouissement. Le Pr Elie Ndomba pense qu’il est temps que cette situation soit changée. C’est pourquoi il appelle les députés à militer pour que la RDC ait un Code de la famille équilibré. Joséphine Ngalula, de son coté, indique que les violences faites à la femme sont l’expression de la domination d’un sexe sur l’autre. « Elle est une construction sociale de la masculinité agressive formée sur des croyances », martèle-t-elle. Rappelons que cet atelier a été organisé dans le but d’améliorer la compréhension et les perceptions des parlementaires sur l’égalité de genre, les problèmes auxquels les femmes sont confrontées dans leur vécu quotidien. De ce fait, cet atelier a permis aux députés de mettre en lumière les particularités du phénomène des inégalités des genres; d’engager des réflexions communes autour de la prévention, promotion, protection et autonomisation des femmes et filles et enfin de prendre des engagements en faveur de l’adoption et l’application des politiques favorables pour les femmes et les filles. Aline Nzuzi |