Les Congolais appelés à s’approprier leurs droits

Mardi 9 Décembre 2014 - 18:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

À la faveur de la journée mondiale des droits de l’homme, la Commission diocésaine Justice et Paix a organisé le 9 décembre à son siège au quartier Matendé dans le 2e arrondissement Mvou Mvou à Pointe-Noire une causerie débat sur la Déclaration universelle des droits de l’homme.

« Droits de l’homme et bien-être des populations » est le thème de cette causerie débat qui a réuni une cinquantaine de participants venus de divers horizons (administrations publiques, société civile, force publique, confessions religieuses et médias).

Echanger sur la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 notamment sur les articles 22 et 25 traitant du bien-être des personnes, réfléchir à des stratégies d’action pour améliorer la sensibilisation au respect des droits de l’homme et à la prise en compte réelle des besoins des populations congolaises, tels ont été les principaux objectifs de ce focus dont les échanges et les propositions serviront à la promotion d’une culture de droit au Congo et aux stratégies proposées pour que les droits de l’homme contribuent au bien-être des populations.

Alain Didier Louganana et Rita Mabyalhat, les principaux animateurs, ont exposé respectivement sur la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Pacte international au droits économiques, sociaux et culturels et sur l’action de Justice et Paix dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie des populations.

Selon Alain Didier Louganana, la population doit jouir du droit à la santé en ayant accès aux soins adéquats. Le droit à une alimentation de qualité, à un  logement convenable doit  aussi être garanti. Le droit à l’électricité et le droit à l’eau sont des créances que l'Etat a l'obligation de respecter.

Rita Mabyalhat a exposé sur l’action de la Commission diocésaine Justice et Paix notamment sur les impacts de l’exploitation pétrolière pour les populations riveraines, le programme visant à rendre le lustre d’antan au panier de la ménagère, l’assistance aux détenus et leur réinsertion sociale et la transparence et l’utilisation responsable des revenus pétroliers.

Ce plaidoyer s’appuie sur l’article 22  qui stipule « Toute personne en tant que membre de la société a droit à la sécurité sociale; elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à l’effort national et à la coopération internationale compte tenu de l’organisation et des ressources de chaque pays ». De même l’article 25 déclare « Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son épanouissement, son bien être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que les services sociaux nécessaires… ».

Après échanges et débat, il apparait clairement que la République du Congo bien qu’ayant ratifié la déclaration universelle des droits de l’homme, est loin de garantir les principes fondamentaux en l’occurrence les deux articles précités. En effet, la République du Congo regorge d’importantes ressources naturelles qui génèrent beaucoup de revenus  à l’Etat congolais. Malheureusement, les revenus générés ne contribuent pas encore au bien-être des populations, ce qui signifie que les droits économiques, sociaux et culturels ne sont pas respectés.

Ainsi, la Commission diocésaine appelle à une opinion publique responsable qui sait revendiquer ses droits souvent bafoués par les pouvoirs publics.   

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

Le siège de la Commission diocésaine Justice et Paix crédit photo"Adiac"