Jeux Africains

Parce que l’année 2015 marquera avec éclat le cinquantième anniversaire de leur création, les Jeux Africains qui se dérouleront à Brazzaville au mois de septembre doivent prouver à la face du monde que le Congo est bien l’un des pays  africains qui avance le plus rapidement, le plus intensément sur la voie du développement durable. Ce message, les pouvoirs publics le font passer dès à présent à travers une accélération spectaculaire des grands travaux d’infrastructures sans lesquels un tel exploit serait impossible.

Que ceux qui en doutent remontent en bateau le Pool sur une trentaine de kilomètres et observent avec attention ce qui se passe tout au long de ce parcours. Sitôt le Beach de Brazzaville dépassé, ils apercevront dans le lointain l’immense dôme doré du Stade de Kintélé, longeront les pylônes de l’autoroute qui reliera demain en quelques dizaines de minutes le cœur de notre capitale au gigantesque pôle où séjourneront demain les sportifs venus de tout le continent, découvriront en face de l’île Faignond la spectaculaire Université panafricaine dont les immeubles blancs couvrent déjà la colline. Et pour peu qu’ils poursuivent leur croisière vers l’Est, ils arriveront au point précis où doit être construit demain le pont route-rail qui reliera enfin les deux capitales les plus rapprochées du monde.

Ce que nous voyons se dessiner à travers ces espaces hors du commun n’est pas autre chose que la mutation d’une région de l’Afrique qui était jusqu’à présent perçue comme figée sur elle-même, vouée à un développement lent, en dépit des immenses richesses naturelles qu’elle détient. Et c’est pourquoi tout indique aujourd’hui que ces Jeux Africains, s’ils sont réussis, projetteront une image du Congo radicalement inverse de celle qui était jusqu’à présent ancrée dans la tête des observateurs extérieurs : l’image d’une nation moderne, jeune, volontaire, maîtrisant parfaitement les nouvelles technologies, bien décidée à relever les défis du temps présent, résolue à défendre sans complexe ses valeurs, bref l’incarnation d’un peuple à l’aise dans son siècle.    

Est-il nécessaire d’ajouter à ce qui précède que le peuple congolais dans son ensemble doit maintenant se mobiliser pour que rien ne vienne entamer la prodigieuse course en avant dans laquelle il s’est engagé ?