Disparition : hommage des artistes de Pointe-Noire à Keldy Bazoungoula

Sur l’initiative de l’artiste-peintre, styliste-modéliste, Justine Madieta dit Just Mad, l’hommage à Keldy Bazoungoula arraché à ses proches à l’âge de 32 ans s’est déroulé dans un climat convivial où la consternation et l’émotion contrastaient avec la bonne humeur que chacun s’efforçait de communiquer à l’instar de l’exubérance de Keldy.

Pour Roger Ikouba, responsable du site de la Voûte des artistes au rond de la Gare centrale, Keldy n’était pas seulement un simple artiste-peintre, mais un créatif, imaginatif et innovateur. En dépit de son jeune âge, il a vite compris les arcanes de la peinture moderne, en s’illustrant dans l’originalité.  En s’inspirant des styles classiques, tels l’abstraction, le réalisme et le surréalisme. Il crée un style particulier et hybride, qu’il aimait appeler l’énigmatisme pour  rendre le visible, invisible.

Samuel Matoko, retient de Keldy, un ami, un frère attachant  qui sans cesse était tourné vers la recherche dans le but d’innover et de sortir des œuvres toujours originales. Ce fut aussi un artiste hors pair qui aimait s’isoler et chantait en anglais, un autre trait caractéristique de son immense talent, a-t-il ajouté.

Keldy disait toujours, l’artiste doit donner vie à son œuvre, en lui donnant une âme, a témoigné Juste Mad. Une dimension philosophique que Keldy aimait aborder dans sa démarche picturale tout comme les sciences ésotériques qu’il affectionnait et traduisait dans ses représentations et ses pigments dans un relent de sublimation ont reconnu ses proches, tels Mizère et Nsimba, des potiers et les autres.

Né à Brazzaville, le 23 juillet 1982, Keldy Brunel Bazoungoula a passé une bonne partie de sa vie à Pointe-Noire, notamment dans l’art pictural qu’il a appris aux côtés des artistes chevronnés, comme Russell Bidounga, son frère aîné actuellement en Espagne, Guillaume Makany, Aurelie Ndiansayi,  Freddy Mounielé, Nicaise Kadimina, qui évoluaient tous au siège de l’ex-CEFOC,  qui abrite actuellement le siège de la BEAC-Pointe-Noire.

Moulé dans cette école de peinture dans les années 2004,  Keldy rejoint la galerie Juste Mad, inaugurée en 2006. Ses toiles impressionnent les admirateurs de l’art pur par leur originalité et les collectionneurs d’objets d’art se bousculent pour s’arracher les œuvres, à chaque exposition dans le pays et hors des frontières nationales. Après un séjour de près de six mois à Kinshasa, en République démocratique du Congo en fin d’année dernière, Keldy rejointBrazzaville, avant de rendre l’âme le 20 février, laissant ses amis, proches et parents dans la consternation et le chagrin. Adieu Kelvy !