Burundi : le pouvoir propose le dialogue pour sortir le pays de l’impasse

Mercredi 6 Mai 2015 - 15:49

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La Cour constitutionnelle du Burundi a validé le mardi 5 mai, la candidature du président sortant Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat. Le gouvernement propose en contrepartie de cessation des manifestations, la libération des opposants arrêtés, la réouverture des radios privées...

« Le gouvernement est disposé à relâcher les jeunes gens qui ont été arrêtés au cours des violences enregistrées dans les différents quartiers de la capitale, à condition qu’ils renoncent explicitement à la récidive », a indiqué le vice-président burundais, Prosper Bazombanza. Le pouvoir en place a par ailleurs  proposé d’autoriser la réouverture des stations radio interrompues dès le début des contestations de la rue. Aucun incident majeur n’a été signalé depuis mardi dans la capitale Bujumbura.  

Prosper Bazombanza a fait savoir que les autorités sont prêtes à engager des négociations franches avec l’opposition afin de mettre fin à la crise. Une première tentative de discussion sur les prochaines échéances électorales sous l’égide de la Mission électorale de l’ONU dans le pays, a réuni mardi des représentants du gouvernement, de l’opposition et de la société civile. Mais ce tête à tête n’a pas permis d’apaiser les esprits.

Les manifestants étaient remontés contre la validation par la Cour constitutionnelle de la candidature du président sortant Pierre Nkurunziza. En effet, les Sages de la Cour constitutionnelle burundaise ont estimé que la candidature pour un troisième mandat du président Nkurunziza, ne viole pas la loi fondamentale actuelle du pays.

« L'article 96 qui limite à deux les mandats présidentiels au Burundi, veut dire que le nombre de mandats au suffrage universel direct est limité à deux seulement et l'article 302 créé un mandat spécial au suffrage universel indirect et qui n'a rien à voir avec les mandats prévus à l'article 96 », a décidé la Cour dans sa décision du 5 mai 2015.

Nkurunziza a été élu pour la première fois en 2005, au suffrage universel indirect, c’est-à-dire, par le Parlement. Il a ensuite été réélu en 2010 au suffrage universel direct, après l’amendement du mode de désignation à la présidentielle. Selon les sages burundais, « le renouvellement une seule et dernière fois de l'actuel mandat présidentiel au suffrage universel direct pour cinq ans n'est pas contraire à la Constitution du Burundi. »

Les manifestations au Burundi ont fait déjà plus de dix morts et plusieurs personnes blessées. Des milliers de Burundais continuent de fuir leur pays pour se réfugier dans les pays voisins, notamment au Rwanda et en République démocratique du Congo, indiquent des ONG humanitaires.

 

 

 

 

 

 

                             

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