Paris/France : Des experts échangent sur « une meilleure gestion des espaces frontaliers »

Lundi 1 Juin 2015 - 17:45

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En partenariat avec la Direction de la coopération de sécurité et de défense (DCSD) du ministère des Affaires étrangères et du développement international, l’Institut des hautes études de défense nationale (Ihedn) abrite, du 28 mai au 4 juin, le 16è Forum de l’Ihedn sur le continent africain (Fica).

Des auditeurs venus de 43 pays africains, huit organisations sous-régionales, de l’Union africaine (UA) et du Service européen d’action extérieure (SEAE) échangent sur les moyens, les instruments et les capacités des États dans la gestion de leurs frontières et de l’implication des populations. « Vers une meilleure gestion des espaces frontaliers au bénéfice de la sécurité et du développement », tel est le thème de ce forum dont l'objectif est de montrer les principaux aspects de la coopération menée par la France et l’Europe avec l’Afrique dans les domaines de la sécurité et de la défense.

Les problématiques abordées tournent autour des instruments et capacités des États pour le contrôle de leurs territoires et de leurs frontières ; du rôle des organisations  sous-régionales, régionales et internationales dans la mise en œuvre du contrôle des frontières et des espaces frontaliers ; de l’implication des populations dans la gestion des espaces frontaliers ; la délimitation des frontières terrestres, maritimes, fluviales ou lacustres et la coopération entre États en matière de sécurisation et de gestion des espaces ; à travers cinq groupes de travail.

À cette occasion, le directeur de la coopération de sécurité et de défense, l’Amiral Marin Gilier, a rappelé les priorités politiques fixées par les chefs d’État et de gouvernement à l’occasion du sommet de Paris consacré à la paix et à la sécurité en Afrique en décembre 2013 : la lutte contre le terrorisme et les trafics transnationaux dans la zone sahélo-saharienne. Selon lui, la montée de la menace terroriste auront contribué largement à déstabiliser la zone et porté atteinte aux populations qui sont des « cibles privilégiées ». Et pour faire face à cette menace, les pays africains et les organisations internationales se sont rassemblés autour d’objectifs communs. La France, à travers son ministère de l’Intérieur, s’est également mobilisée via des programmes.

Au-delà de la réponse opérationnelle, « il apparaît essentiel d’inscrire l’action de la France dans le temps long », a souligné l’Amiral Marin Gilier. La DCSD s’étant donné pour mission de « promouvoir des outils de sécurité légitimes et efficaces, et de favoriser le développement dans ces zones dans une approche globale ». C’est donc dans cette optique qu’a été créé le projet d’Appui à la coopération transfrontalière au sahel (ACTS), dont l’objectif initial est « de contribuer à la préservation de la souveraineté des États bénéficiaires » que sont le Burkina Faso, le Mali et le Niger, dans un premier temps.

« Autour de la région du Liptako Gourma, des mécanismes de coopération et des actions menées conjointement par les forces de sécurité et les services administratifs impliqués [douanes, justice, services sociaux…] ont ainsi vocation à favoriser le fonctionnement institutionnel dans les pays concernés, tout en permettant de mieux prendre en compte les besoins exprimés par les populations locales », a expliqué l’Amiral Marin Gilier.

Ce projet reste cohérent avec les stratégies les stratégies Sahel des Nations unies, de l’Union européenne (UE), du G5 Sahel, en coordination avec les États voisins et les organisations régionales impliquées, a-t-il ajouté, soulignant que la DCSD entend rester fidèle à une certaine vision de la coopération « qui repose sur un principe d’appropriation par les futurs bénéficiaires des projets qu’elle contribue à initier, au service du continuum sécurité-développement ».

La stratégie du Sahel

L’UE a indiqué que sa stratégie du Sahel va bénéficier du 11e Fonds européen de développement (FED) et d’autres instruments spécifiques visant à favoriser la stabilité en Afrique de l’Ouest, en particulier la gestion des espaces frontaliers. Celle des Nations unies et l’UA repose sur trois piliers. À savoir : la gouvernance, la sécurité et la résilience. Le Pnud s’apprête, de son côté, à démarrer un programme durable et inclusif dans la région de Gao alors que la stratégie de l’Onudc est en cours de finalisation.

Les États-Unis ont regroupé, de leur côté, leurs programmes dans la zone sous le vocable « Security Governance Initiative », pour contribuer au renforcement capacitaire et à la formation dans le domaine du contre-terrorisme ; les aspects développement étant traités par Usaid.

L’Amiral Marin Gilier a indiqué que la DCSD va prendre une part active à l’amélioration des programmes européens en aidant à l’identification d’actions concrètes, en insistant sur la dimension développement et la coordination des acteurs, plus large, avec comme partenaire le G5 Sahel, ainsi que l’autorité du Liptako Gourma. Les synergies et les complémentarités seraient nombreuses avec les autres acteurs, dans la formation, le partage d’expertises, le cofinancement d’actions…

 

Noël Ndong

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