Burundi: rien n’arrête le pouvoir à organiser les élections aux dates retenuesSamedi 27 Juin 2015 - 11:31 Malgré les appels du secrétaire général de l’ONU et de l’Union africaine de reporter les élections au 30 juillet afin de mettre en place des conditions propices pour l’organisation des élections crédibles, cette proposition reste lettre morte, pour n’avoir pas reçu l’assentiment du pouvoir. Aucun accord n’a été trouvé sur cette base, selon la médiation internationale. Cette situation a conduit l’opposition et les organisations de la société civile réunies au sein de la campagne « Halte au troisième mandat » d’annoncer qu’elles ne participeront pas aux élections pour la simple raison que les conditions nécessaires ne sont pas réunies. La société civile est allée plus loin en demandant au peuple burundais de « boycotter ce simulacre d’élections ». Devant la controverse qui y règne, l’Union européenne menace de sanctions le Burundi alors que la Belgique a prévenu qu’elle ne reconnaîtra pas les institutions issues des élections législatives et de la présidentielle du 15 juillet. Les Etats-Unis ont également décidé de suspendre leur assistance technique à la Commission électorale nationale indépendante du pays, tant que les conditions propres à des élections crédibles ne sont pas rétablies. Dans un communiqué, Washington a manifesté son soutien à l’appel de l’UA et de l’opposition à la reprise du dialogue, et a salué l’envoi d’Abdoulaye Bathily, le représentant spécial du Bureau de l’ONU pour l’Afrique centrale pour aider, avec l’UA et d’autres organisations régionales, les parties burundaises à parvenir à une solution politique. Par la voie de son porte-parole, le département d’Etat américain a demandé par ailleurs à Bujumbura d’accorder le plein accès aux observateurs des droits de l’homme de l’Union africaine. Il a mis en garde les pays voisins contre toute tentative de déstabilisation du Burundi, affirmant que les Etats-Unis prendraient des mesures supplémentaires contre ceux qui sapent la démocratie et l’Etat de droit et promeuvent l’instabilité. Vendredi, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a appelé les autorités burundaises à reporter les élections prévues pour ce lundi 29 juin en raison du « climat politique et sécuritaire » qui règne dans ce pays. Il a demandé aux autorités de « prendre sérieusement en considération la proposition de l’équipe internationale de la facilitation de reporter les élections afin de créer un environnement propice à la tenue d’élections inclusives, pacifiques et transparentes » Le Burundi est depuis le mois d’avril dernier en proie à une crise politique née de la candidature contestée du président Pierre Nkurunziza à un 3e mandat. L’opposition burundaise, estimant qu’une troisième candidature du président sortant est anticonstitutionnelle, avait appelé à manifester de manière discontinue contre le régime, provoquant une vague de violence et de répression de la part des autorités contre les manifestants. La situation s’est davantage compliquée suite à la tentative de coup d’État manqué du 13 mai, dirigé par le général Godefroid Niyombaré, un ancien compagnon d’armes de l’actuel président burundais. Selon des sources concordantes, les forces de l’ordre ont même tiré à balles réelles sur des manifestants alors que des atteintes aux libertés et aux droits de l’Homme s’intensifient dans le pays.
Nestor N'Gampoula Notification:Non |