Pointe-Noire : Plaidoyer en faveur de la veuve congolaiseMardi 30 Juin 2015 - 20:03 Une causerie –débat a été organisée le 30 juin au Centre social Jean Baba à Mvou Mvou dans 2e arrondissement de Pointe—Noire par la direction départementale des affaires sociales de Pointe-Noire pour sensibiliser les veuves à vivre dignement leur veuvage. Ce, en présence de Marcel Poaty, conseiller socio culturel du maire de la ville. La quatrième édition de la journée internationale consacrée à la veuve décrétée le 23 juin de chaque année a été célébrée au Congo sous le thème « Les rites de veuvage : Redonner la dignité aux femmes ». Cette activité a été une occasion de se pencher sur la situation de la veuve qui subit des humiliants calvaires après la disparition de son mari. Maltraitée et privée de ses droits, tout comme les enfants, spoliés de leur héritage paternel, réduite à la précarité, donc incapable d’assumer ses responsabilités élémentaires de mère et de citoyenne et de jouir de ses droits fondamentaux, tant en tant que personne humaine que veuve, la femme veuve subit les pires humiliations possibles. La précarité, qui en est la conséquence immédiate la conduit à la pauvreté due souvent à la méconnaissance de ses droits et à la pratique des rites. « Chez nous, le Code de la famille réserve de nombreuses dispositions en faveur de la veuve pour la protéger et ne pas la livrer à la vindicte de sa belle famille. Malheureusement, force est de constater que les lois et règlements, en ce qui la concerne, sont foulés au pied à dessein et restent dans la plupart des cas lettres mortes. Puissent des voix s’élever, celles des pouvoirs publics, celles de la société civile, celles des victimes elles-mêmes, celles des médias pour que l’égalité des sexes soit effective, que l’émancipation de la femme le soit aussi. Car, quand c’est la femme qui meurt, le veuf n’a de contraintes que d’enterrer la défunte. Quelle injustice dont nous nous rendons tous coupables » a dit Marie-Thérèse Loemba, directrice départementale des affaires sociales de Pointe-Noire. Sylvie Tchignoumba, présidente de l’association des femmes juristes du Congo (Afjc), antenne de Pointe-Noire et Marlène Maboundou, directrice départementale de l’action humanitaire de Pointe-Noire ont axé leurs exposés sur les mécanismes institutionnels à utiliser par les veuves en cas de sévices ou de maltraitance physique et morale. Elles ont insisté sur le Code de la famille congolaise qui a consacré tout un titre, le titre XIV au veuvage. L’article 798, de ce titre dit que la femme a les mêmes droits que l’homme dans la vie privée, politique et sociale Elle ne peut être considéré comme un bien faisant partie du patrimoine de son mari décédé. L’article 799 indique que le port du deuil est facultatif. L’article 800 dit que les rites sont volontaires. Ils ne peuvent donc être imposés à la veuve…. Selon Sylvie Tchignoumba, pour redonner sa fierté, son amour propre et le respect des autres veuves, les solutions doivent être envisagées pour la veuve dans quatre domaines : juridique, social, économique et politique. Informer et vulgariser les droits de la veuve et des enfants, mettre en place un système de prévention et d’alerte par les chefs de quartier, les assistantes sociales, prendre des mesures d’incitation à ester en justice, faire voter une loi spécifique aux veuves prévoyant des sanctions pénales spécifiques, anéantir la force de la coutume par le changement de mentalité, encourager l’autonomisation de la femme en vue de créer des activités génératrices de revenus, créer des mutuelles, des caisses féminines de micro financement, promouvoir la femme dans les instances de prise de décision. Plusieurs témoignages ont été faits par les femmes veuves s’inspirant du questionnaire ressassant la condition de la femme veuve au Congo. Une situation révélatrice d’où se dégage la constance selon laquelle « Dans les rites appliqués à la veuve, il y a plus d’inconvénient que d’avantages. Donc, l’on doit continuer à sensibiliser la population » a dit Félicité Meno Diop Tchiloumbou, directrice départementale de la promotion de la femme de Pointe-Noire. Des kits alimentaires composés de poisson salé, d’huile, de riz, de la tomate, etc. ont été distribués à chaque veuve à la fin de l’activité.
Hervé Brice Mampouya Légendes et crédits photo :la tribune officielle sur la situation des veuves au Congo
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