Soudan du Sud : seulement 4 ans d’existence, 2 ans de guerre civile et près de 100 mille mortsJeudi 9 Juillet 2015 - 14:37 Le jeune Etat célèbre le quatrième anniversaire de son accession à l’indépendance ce jeudi 9 juillet, avec un bilan humanitaire catastrophique. Le conflit continue de faire rage autour des sites pétroliers entre les troupes gouvernementales et les rebelles dirigés par l’ancien vice-président, Riek Machar. « Il y a quatre ans, je me tenais à Juba aux côtés de masses de citoyens fiers, et j'ai regardé le premier lever du drapeau au-dessus du plus récent État membre des Nations unies, le Soudan du Sud », a déclaré ce 8 juillet 2015 le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. « Je ne pourrai jamais oublier le sentiment de joie et d'espoir. », a ajouté Ban Ki-moon Voilà quatre années jour pour jour que ce jeune Etat africain, grâce aux soutiens américains, a accédé à la souveraineté internationale. Dans les rues de Juba la capitale sud soudanaise, tout semble neuf au rythme des festivités, rapporte le quotidien américain, New York Times. Il s’agit un peu de rappeler les espoirs suscités lors de la proclamation de l’indépendance en 2011. Le pays peuplé d’environ 11 millions d’habitants, se séparait alors de son grand voisin du nord dominé par des musulmans blancs. En effet, en s’arrachant le droit à l’autodétermination, le peuple sud soudanais entendait se mettre à l’abri d’une guerre civile et des affrontements inter communautaires récurrents qui avaient duré plus de trois décennies. Le conflit armé opposant le nord et le sud du Soudan, rappelle l’ONU, a été l’une des tragédies que l’humanité n’ait jamais connues durant notre siècle : plus de 2 millions de morts, dont 300 mille victimes au Darfour entre 2003. Très vite le chaos Pour les Sud soudanais, il fallait vite se séparer des Blancs du nord avec qui, la cohabitation semblait de plus en plus impossible. L’espoir d’une nouvelle nation démocratique, de paix et de développement, était grand. Mais très vite le peuple du défunt leader, John Garang mort le 30 juillet 2005, va basculer dans l’anarchie. Selon un rapport de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), environ 3,8 millions de Sud-soudanais sur un total de 11 millions d'habitants, ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence. Ce conflit sanglant oppose les troupes du président actuel, Salva Kiir et des rebelles dirigés par son ex vice-président, Riek Machar. Dans l'Etat d'Unité, l'armée gouvernementale et les rebelles livrent en permanence des combats en vue du contrôle de la zone stratégique de Leer. Région natale de l'ancien vice-président devenu chef rebelle Riek Machar, Leer avait déjà été complètement mise à sac en janvier 2014, rapporte le site d’information, La Tribune. Le même scénario se déroule dans l'État du Haut-Nil, précisément autour de la ville de Malakal, où sont installés les rebelles de Machar. Ils ont également annoncé vouloir prendre le contrôle de la zone pétrolifère de Palouch toute proche, exigeant des sociétés y travaillant qu'elles évacuent leurs travailleurs. Sous contrôle gouvernemental, les puits de Palouch, dont le pétrole transite par le Soudan avant d'être exporté par la mer Rouge, sont les derniers encore en fonctionnement au Soudan du Sud. L’ONU complètement débordée Depuis quelques mois, s’alarment les ONG humanitaires, le conflit qui était initialement politique, tend progressivement vers une division ethnique du pays. Deux communautés : les Dinka dont est issu le président Salva Kiir, affrontent désormais les Nuer fidèles à l'ancien vice-président Riek Machar, poussant plusieurs milliers de civils à fuir leur domicile. Selon les chiffres de l’ONU, le conflit a fait plus de 50 mille victimes, mais des ONG humanitaires sur le terrain citées par le quotidien britannique, The Guardian, confirment les 100 mille morts. D’Addis-Abeba à New York, toutes les tentatives de négociations visant à mettre autour d’une même table de négociations, ont voué à l’échec. La communauté internationale notamment l’Union africaine est régulièrement déçue par l’attitude des deux leaders au front. Riek Machar et le président Salva Kiir signent un accord de paix aujourd’hui, aussitôt le lendemain ils le violent. Les sanctions prononcées contre certains dirigeants militaires et les menaces internationales de sanctions adressées à plusieurs reprises aux belligérants, ont jusqu’ici eu peu d’effet. Le 3 juillet dernier, le président américain Barack Obama a de nouveau appelé les leaders du pays à mettre fin au « cycle de la violence, à engager un processus de réconciliation ». « Nous avons lutté tellement longtemps pour ce pays », souligne amèrement le diplomate Veronica Henry, cité par le site State Afrique. Fiacre Kombo Notification:Non |