Réforme de l’ONU : la 4ème réunion consultative du Comité des dix Etats se tient ce vendredi à WindhoekJeudi 14 Janvier 2016 - 16:30 L’Afrique continue de réclamer un siège permanent au sein du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies(ONU). Dans la capitale namibienne, à Windhoek, des délégués des dix Etats mandatés par l’Union africaine(UA) au rang desquels le ministre congolais des Affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso, tentent de renforcer la cohésion africaine afin « de parler d'une seule voix ». L’objectif de l’organisation panafricaine reste le même, c’est-à-dire démocratiser le mode de gouvernance mondiale en faisant en sorte que chaque continent soit représenté. Cette évolution, selon les dirigeants africains, est liée au nombre croissant des pays membres (plus de 193 Etats membres des Nations unies), l’explosion démographique en Afrique, la persistance des guerres civiles, les changements climatiques, le phénomène migratoire… A l’issue des deuxième et troisième réunions consultatives, les délégués des dix se sont engagés à entreprendre une campagne intense à tous les niveaux, notamment auprès des cinq membres permanents du Conseil de sécurité. « L’Afrique d’aujourd’hui n’est plus celle de 1945, la grande absente du jeu international. Le temps nous paraît venu de mettre fin à la marginalisation de ce continent d’avenir», avait déclaré le président congolais, Denis Sassou N'Guesso, en tant que hôte du mini-sommet du Comité des dix chefs d’Etat et de gouvernement. A l’heure où tous les indicateurs plaident en faveur de l’Afrique considérée comme la nouvelle frontière du développement, « comment imaginer que l’on puisse continuer à ignorer un continent qui fait l’objet de deux-tiers des délibérations de cet organe principal des Nations unies? », s’interrogeait le numéro un congolais. Dénonçant une injustice historique, le président sierra léoonais, Ernest Bai Koroma a expliqué que ces rencontres interafricaines visaient à lancer un signal fort aux autres groupes d’intérêt, que la réforme du Conseil de sécurité mérite une place prioritaire dans leurs agendas respectifs. Pour le Sierra léonais, seuls les efforts concertés au niveau africain, « permettront de corriger l’injustice qui fait que nous soyons l’unique continent n’ayant pas une voix à la catégorie permanente du Conseil de sécurité», a-t-il dit. La Chine soutient la revendication africaine Pas plus tard qu’à l’issue de la dernière assemblée générale de l’ONU, en septembre 2015, du haut de la tribune de l’ONU, presque tous les dirigeants africains ont réitéré cette revendication. Le président sud africain, Jacob Zuma, avait un ton plus dur « il est inconcevable que l’Afrique, avec son milliard d’habitants, ne soit pas mieux représentée au Conseil », a dénoncé le dirigeant sud africain. Le siège permanent avec un droit de véto, insistent les voix africaines, permettra au continent de participer à la gouvernance mondiale. Quelques jours avant l’ouverture de la réunion de Windhoek, une forte délégation chinoise de haut niveau conduite par Lin Songtian, directeur général Afrique au ministère des Affaires étrangères de la République populaire de Chine, a séjourné à Brazzaville. Les consultations politiques ont permis au diplomate Lin Songtian, qui assure par ailleurs le secrétariat général du comité de suivi chinois du Forum sur la coopération sino-africaine, d’aborder ce sujet épineux. Même si aucune déclaration sur la question n’a filtré, la position de Pékin est sans ambiguïté. « Tous les continents doivent être représentés de la même manière que la Chine représente l’Asie au sein du Conseil de sécurité », nous a confié un diplomate chinois en poste à Brazzaville. Notons que le débat du jour a fait l’objet l’année dernière d’une publication. « Le Conseil de sécurité de l’ONU : mes dix leçons apprises », est le titre du livre publié par le diplomate congolais, Boniface Lézona aux éditions japonaises Kojinshoten. Boni Lézona réaffirme dans cet ouvrage la position de la diplomatie de son pays, la République du Congo, qui appelle de tous ses vœux une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU. Fiacre Kombo Légendes et crédits photo :Les parties congolaise et chinoise lors des consultations politiques à Brazzaville Notification:Non |