![]() L’Italie en plein questionnement sur les adoptionsMercredi 2 Mars 2016 - 12:50 Entre prétendants à la modernité et supposés conservateurs, la gauche et la droite sont agitées, en interne et en externe, par le débat sur les adoptions. Les enfants congolais adoptés par des familles italiennes tardent toujours à arriver dans la péninsule, mais les travées de l’assemblée à Rome sont agitées par un débat de toute autre nature mais qui les frôle aussi un petit peu. Il y a une semaine, le parlement a adopté en première lecture, un texte autorisant les unions homosexuelles. La loi dite Cirinnà avait cependant une ambition plus grande : faire que les unions de cette nature soient égales en droits et en devoirs aux mariages purs et simples ; que les couples engagés aient la possibilité d’adopter l’enfant né d’une union antérieure de l’un(e) des deux partenaires etc…. C’est précisément l’étendue de ces « droits » qui a heurté l’opinion, avec au premier rang l’Eglise catholique. A gauche comme à droite la classe politique s’est à peu près rejointe sur l’idée qu’il fallait savoir donner justice aux personnes voulant vivre de cette façon. Mais les lignes de fracture devenaient des fossés béants dès qu’il s’agissait des adoptions d’enfant du couple ou d’ailleurs. Un autre aspect de la question a beaucoup divisé : c’est le recours possible aux « utérus de location ». Il s’agit de mères qui se laissent volontairement enceinter pour remettre –moyennant argent - l’enfant à celui/celle des partenaires homosexuels qui en est le père/mère biologique. Cela a été un ramdam du tonnerre lorsque des voix se sont élevées pour prétendre que la modernité passait par là. Des voix qui sont devenues des hurlements d’indignation lorsqu’un homme politique de gauche, Nichi Vendola, célèbre pour sa tendance affichée, est venue annoncer devant les médias que son partenaire et lui étaient désormais les papa-papa d’un petit Tobias. Il est né aux Etats-Unis d’une mère à qui a été versée la somme d’environ 200.000 dollars ! Scandale insupportable, s’est indignée la présidente de la Chambre, Laura Boldrini. « Pourquoi pas ? », se sont insurgées des associations de défense des homosexuels. Et on en est là, à un point de blocage tel qu’on ne sait pas bien ce que le futur réservera à un tel débat de société. D’autant qu’au sein de la gauche (qui avance qu’il faut que l’Italie, dernière en Europe à ne pas avoir de loi sur les « unions civiles », rattrape son retard) et au sein de la droite où on réaffirme que le mariage est l’union entre un homme et une femme et que les enfants naissent d’un père et d’une mère, il y a des purs et durs à soutenir le point de vue de la partie adverse. L’ imbroglio semble garanti et l’issue incertaine. « L’Italie est subjuguée par la nouvelle de l’enfant de Nichi Vendola et de son compagnon, enfant obtenu grâce à une femme qui a prêté son utérus. Et maintenant, on revient à la question des adoptions. Dommage qu’il s’agisse d’adoptions de tout autre type, et que des familles italiennes continuent d’attendre depuis des années l’arrivée de leurs enfants régulièrement adoptés au Congo. Il y a encore 150 petits enfants bloqués au Congo et l’Italie ne parle que du petit Tobias ! », s’est insurgé le sénateur Nicola Morra, membre du Mouvement des 5 Etoiles. Lucien Mpama Notification:Non |