Centre Hospitalier et Universitaire : le directeur économique et financier suspendu

Lundi 11 Juillet 2016 - 16:45

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Il n’a pas été en mesure de présenter le compte administratif qui n’est autre que la compilation des dépenses faites en 2013, 2014 et 2015. Il  a, par ailleurs, manifesté le refus d’obtempérer à la hiérarchie, à en croire la directrice générale, Gisèle Ambiero, qui l’a sanctionné.

Paul Obendza n’est plus Directeur économique et financier (DEF) du Centre Hospitalier et Universitaire (CHU) de Brazzaville. Il a pour successeur Jean François Ekandza qui se chargera de la gestion des affaires courantes. Celui-ci a pris ses fonctions sans passation de consignes du fait de l’absence du directeur suspendu à l’heure où la cérémonie devait avoir lieu, dans la matinée du 8 juillet plus précisément. Pourtant, il était présent au service plutôt, selon les dires de certains de ses collaborateurs… Un huissier de justice, exerçant dans la ville capitale, est arrivé sur les lieux pour un constat physique de la réalité. Dans les jours à venir, il déposera probablement un rapport sur la table de la directrice générale du CHU.

Le problème…

Depuis la nomination de Gisèle Ambiero, le 28 janvier de l’année en cours et sa prise de fonction le 2 février, le CHU fonctionne sans budget, sans compte administratif. L’établissement de ces deux éléments incombe à la direction économique et financière. Or, jusque-là rien n’est fait alors que le budget doit être voté, les comptes et le programme d’activités validés en comité de direction. « (…) J’ai recouru au Centre national de gestion pour aider la direction économique et financière à faire ce travail. Le DEF a opposé un refus exigeant la signature d’un marché avant d’établir le compte administratif des années 2013, 2014 et 2015. La continuité de l’Etat exige que l’on puisse disposer des comptes financiers de ces années », a indiqué la directrice générale avant de souligner que ce compte administratif a déjà été établi par le plan comptable qui a d’ailleurs déterminé les différents intitulés des dépenses.

Par ailleurs, au refus de présenter les documents évoqués, s’ajoute l’insubordination à obtempérer à la hiérarchie. « Le DEF manifestait un refus systématique de se présenter à moi chaque fois que le besoin administratif l’exigeait pour traiter des sujets du CHU envers ses partenaires comme la Société nationale d’électricité,  la Société nationale de distribution d’eau, entre autres. Ayant manifesté le refus de travailler avec la direction générale, le point de rupture était atteint pour qu’il soit suspendu », a expliqué Gisèle Ambiero.

Le CHU doit avancer…

A en croire la directrice générale, le CHU est un bien public appartenant à tous les Congolais, du Nord au Sud de l’Est à l’Ouest et ne peut pas être otage des lobbies qu’elle promet de démanteler. Gisèle Ambiero qui manifeste la volonté de travailler avec tous les Congolais exerçant au CHU n’a pas manqué de les appeler à respecter la chose publique.  « J’en appelle à tous les collaborateurs de travailler pour que le CHU aille de l’avant car on a besoin de réaliser des prouesses afin que la qualité des soins soit meilleure, tout comme la prise en charge des malades », a-t-elle dit. Personne, selon Gisèle Ambiero, ne doit faire de ce centre hospitalier sa chasse gardée.

En rappel, depuis le mois de mai de l’année en cours, l’unique prestataire de l’oxygène qui est Air liquide n’en fournit plus au CHU à crédit. « Aujourd’hui avec les moyens que nous donne la République, nous y faisons face », a précisé Gisèle Ambiero qui a promis faire du CHU ce que le comité de direction, au travers de son programme, voudrait qu’il soit, afin d’avancer assez rapidement dans la bonne direction. De quoi dire que la rupture au CHU n’est pas une vue de l’esprit.

Rominique Nerplat Makaya

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Un des bâtiments du CHU Photo 2 : L'entrée principale du CHU

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