![]() Election dans le délai constitutionnel : un panel d’experts contredisent Corneille NangaaMardi 19 Juillet 2016 - 14:45 Avec un calendrier simplifié et en mode d’urgence, la plateforme de la société civile Agir pour les élections transparentes et apaisées (AETA) pense qu’il est fort possible d’organiser l’élection présidentielle dans le délai, soit d’ici novembre 2016.
Pendant que le président de la Céni déclare à qui veut l’entendre qu’il serait pratiquement impossible d’organiser les élections en novembre 2016, certains compatriotes pensent le contraire. C’est le cas des experts de la plateforme Agir pour les élections transparentes et apaisées « AETA » qui, à coup d’analyse, démontrent qu’avec un calendrier simplifié et en mode d’urgence qui tient compte au préalable de l’élection présidentielle et non législative, il est possible de tenir ce pari. Concernant la problématique de la révision du fichier électoral présentée comme un écueil susceptible d’entraver le bon déroulement du processus électoral, les experts de l’AETA présentent quelques voies de sortie pouvant contourner cette difficulté. Il est possible, arguent-ils, de faire les choses dans un délai court qualifiant, au passage, de « simples diversions » les propos de Corneille Nangaa, parlant de seize mois, rien que pour l’opération d’enrôlement d’électeurs. L’AETA invite, de ce fait, la Centrale électorale à s’inspirer du modèle béninois concernant l’enrôlement des nouveaux majeurs. Le Benin, indique-t-on, avait enrôlé les jeunes devenus majeurs sur base simplement de leur carte d’identité. Pour le cas de la RDC, dont les citoyens ne disposent plus de carte d’identité remplacée, pour le besoin de la cause, par la carte d’électeur, suggestion est faite à la Céni de recourir aux différentes communes où les jeunes en âge de voter pourront aller se faire enregistrer et acquérir éventuellement une perte de pièce, pour pallier à l‘absence d’une carte d’identité. Outre cela, la Céni peut recourir au Ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et initiation Nouvelle citoyenneté (EPS-INC) qui dispose des statistiques fiables sur des jeunes diplômés électeurs potentiels. L’autre problématique soulevée par cette révision du fichier électoral concerne les Congolais de la diaspora. A ce sujet, les experts exhortent la Céni à recourir aux statistiques disponibles auprès de chaque consulat congolais à l’étranger. Ce qui lui permettra de se faire une idée sur l’effectif des Congolais de la diaspora en misant essentiellement sur ceux en situation régulière dans leurs pays d’accueil. En procédant de la sorte, se convainquent les experts de l’AETA, il est probable de dégager une marge susceptible de permettre l’organisation de la présidentielle dans le délai. Pour eux, il n’est pas question de chercher à lier le dialogue politique, qui se profile à l’horizon, au processus électoral comme certains esprits tentent de le faire croire. « On veut utiliser le dialogue comme un stratagème pour bloquer les élections. Nous pouvons aller au dialogue pour avoir un compromis politique sans toutefois cautionner la Constitution », soutient un membre du panel d’experts. Pour l’AETA, il est possible pour la Céni d’organiser la présidentielle endéans les six mois restants, quitte à mettre sur pied des mécanismes souples et simplifiés au niveau de l’administration territoriale locale pour l’enregistrement rapide de nouveaux majeurs et à créer au sein des consulats de la RDC des cellules d’enregistrement des Congolais vivant à l’étranger. En termes de recommandations, les experts suggèrent un appui technique efficace pour la reconstitution du fichier électoral fiable et crédible tout en interpellant le gouvernement à respecter le plan de financement des élections validé en décembre 2015 en allouant à la Ceni la totalité de crédits arrêtés, soit 300.000.000 de dollars pour organiser l’élection présidentielle. Quant au Parlement, l’AETA l’exhorte à rendre disponible la loi électorale et à la Ceni de publier le calendrier électoral d’exception pour l’élection présidentielle. Enfin, aux partis politiques, l’organisation recommande d’adhérer à la volonté de recréer le consensus politique à travers le dialogue national basé sur le respect de la Constitution. Alain Diasso Notification:Non |