L’Italie prête à s’impliquer à tout niveau dans les frappes en Libye

Jeudi 4 Août 2016 - 16:30

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La ministre de la Défense soutient que les frappes que mènent les Etats-Unis à Syrte sont aussi pour la sécurité de l’Europe et de l’Italie.

Les Occidentaux qui mènent d’intenses attaques aériennes contre les bases de l’Etat islamique en Irak et en Syrie ne pouvaient pas tolérer plus longtemps que ce mouvement terroriste délocalise vers la Libye. Ses camps d’entraînement dans ce pays, à seulement 300km des côtes italiennes ; ses menaces incessantes contre l’Italie « la croisée » ; ses revendications après le chapelet d’attentats qui a affecté la France et l’Allemagne depuis quelques semaines etc, ont installé les conditions d’une mesure préventive ou chirurgicale.

C’est pourquoi l’Italie, qui fut ouvertement réticente à une intervention des Français et des Britanniques en Libye du colonel Kadhafi en 2011, semble avoir été gagnée aux arguments interventionnistes, cette fois, parce que la menace se précise. Et l’ONU, elle-même, pousse vers une solution qui facilite la stabilité de la Libye aujourd’hui. Il en va de la propre stabilité d’une sous-région littéralement rongée par le djihadisme et pouvant s’effondrer avec un coup de semonce accentué.

A la Chambre des députés mercredi, la ministre italienne de la Défense, Roberta Pinotti, a confirmé que l’Italie ne s’opposait pas aux frappes américaines en cours en Libye et qu’elle était même prête à mettre son territoire à disposition. « Le gouvernement est prêt à considérer favorablement une demande d'utilisation des bases aériennes et l'espace national aérien et à soutenir l'opération, si elle doit conduire à une issue plus rapide et efficace des actions en cours », jusqu’à l’effondrement de l’Etat islamique.

Depuis lundi, les Etats-Unis frappent les positions du groupe Etat islamique (EI) à Syrte. Ils ont précisé, et Tripoli a confirmé, qu’ils le font à la demande du Gouvernement d'union nationale (GNA) libyen, soutenu par la communauté internationale. Pour l’Italie ce soutien va sans dire, mais la ministre Pinotti a quand-même tenu à souligner que le « succès du combat contre les bastions terroristes de l'EI » en Libye est « d'une importance fondamentale pour la sécurité non seulement de la Libye, mais aussi de l'Europe et de l'Italie ».

Dans le même sens le chef de la diplomatie italienne, Paolo Gentiloni, avait indiqué mardi que son gouvernement analyserait toute demande américaine d’utiliser, notamment, la base aérienne militaire de Sigonella, en Sicile. Pour l’heure, les frappes aériennes américaines se font à partir des bases de l’OTAN et sont exclusivement menées par des bombardiers. Les prochains développements, a-t-on assuré, n’excluent pas l’usage des drones Predator.

Quelques voix se sont levées contre l’entrée en guerre de l’Italie en Libye, un pays que l’histoire et la géographie lient à Rome. On retient généralement que l’intervention française en Libye, en 2011, a eu comme conséquence l’ouverture des vannes pour l’immigration clandestine. Alors, l’implication italienne conduira-t-elle à plus de stabilité ou à amplifier le chaos? Le ministre de la Justice, Andrea Orlando, a affirmé jeudi que des éléments de preuve existaient, démontrant que l’Etat islamique a joué un rôle dans les flux migratoires. Comme pour dire qu’il n’y a plus d’alternative entre ne rien faire et prendre part aux combats contre l’Etat islamique.

Lucien Mpama

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