Planter des arbres en ville peut sauver des viesLundi 3 Juillet 2017 - 12:31 La récente étude mondiale de « The Nature Conservancy » démontre l'incroyable pouvoir des arbres urbains et leur impact remarquable sur la qualité de vie des citadins. L'étude « Planter pour un air sain » propose une analyse globale du rôle des arbres urbains dans la lutte contre la pollution par les particules et la chaleur extrême. Cette étude établit un classement mondial des effets de la plantation d'arbres dans un échantillon de 245 métropoles, parmi les plus grandes du monde. L'objectif : fournir aux administrations municipales les données nécessaires pour démontrer qu'investir dans la plantation d'arbres peut améliorer la santé publique dans leur ville, et identifier les villes où un tel investissement pourrait avoir le plus fort impact sur la vie des habitants. Asthme, cardiopathies, AVC... Tels sont les effets sur notre santé des particules fines et des polluants atmosphériques qui s'accumulent dans nos villes et s'infiltrent dans nos poumons, faisant chaque année plus de trois millions de victimes au niveau mondial. En ville, la majeure partie de la pollution atmosphérique est causée par la combustion des carburants fossiles, comme ceux utilisés par les moteurs automobiles. The Nature Conservancy souligne le possible impact des arbres dans la réduction des concentrations de particules et des polluants atmosphériques : « un arbre est capable d'éliminer jusqu'à un quart de la pollution par les particules dans un rayon d'une centaine de mètres. Judicieusement planté, il constitue une barrière très efficace pour filtrer l'air vicié et protéger les personnes vivant à proximité ». Le phénomène est très simple : les feuilles des arbres captent les particules fines et les emprisonnent, empêchant ainsi la propagation des polluants. Ainsi, le long des axes routiers, les surfaces foliaires participent à la photosynthèse, et les parties ligneuses captent en effet les particules atmosphériques et constituent des barrières protectrices pour les usagers de l'espace vert. D'après Robert McDonald, auteur principal de l'étude, les concentrations de particules peuvent être réduites de 7 à 24 % à proximité immédiate d'un arbre. Protéger des effets du réchauffement climatique En ville, les épisodes caniculaires sont de plus en plus fréquents et intenses, et les vagues de chaleur mortelles - pour les personnes âgées en premier chef - se multiplient. S'ils sont capables d'assainir l'air, les arbres peuvent aussi le rafraîchir localement et diminuer l'effet d'îlot de chaleur urbain. Ce phénomène se traduit par la persistance d'un dôme thermique, créant une sorte de microclimat urbain où les températures sont significativement plus élevées : plus on s'approche du centre de la ville, plus il est dense et haut, et plus le thermomètre grimpe. D'après l'étude, élaborée en collaboration avec le C40 Cities Climate Leadership Group, il est démontré que les arbres plantés en ville seraient capables d'abaisser la température de 2 à 4°C autour d'eux. Un chiffre loin d'être négligeable. Un double bénéfice pour un investissement minime Les arbres peuvent avoir un impact local significatif sur les niveaux de pollution et les températures. Ce double bénéfice s'accompagne d'un faible coût tant environnemental que financier. Mieux vaut, pour le bien de notre environnement et de nos finances, planter des arbres en ville plutôt qu'installer des épurateurs dans les cheminées industrielles ou des purificateurs d'air. Un investissement global de 3,2 milliards de dollars par an - soit moins de 4 dollars par résident - peut sauver des dizaines de milliers de vies chaque année et améliorer la santé de plusieurs personnes. Dans certaines villes plus que dans d'autres, la plantation d'arbres peut s'avérer très avantageuse. Le classement mondial proposé par l'étude examine les retours sur investissement selon les effets positifs mesurés par habitant. Sur le podium des pays où cette mesure serait la plus efficace : le Pakistan, le Bangladesh et l'Inde principalement, suivis du Sénégal, du Népal, de l'Egypte et de la Sierra Leone. D'ici 2050, l'ONU prévoit que plus des deux tiers de la population mondiale vivra en ville. Face à cette échéance, il devient urgent d'investir dans des villes durables.À ce titre, la plantation d'arbres constitue une stratégie facilement exploitable. Josiane Mambou Loukoula Légendes et crédits photo :Légendes et crédits photo DR Notification:Non |