Justice : un avocat exige des poursuites contre des auteurs de viol de sa clienteSamedi 18 Janvier 2014 - 15:18 Le juriste et la famille de la victime ont décidé de sortir du silence pour dénoncer la lenteur de cette affaire, une année et trois mois, sans une réaction des autorités judiciaires. C’est le 17 janvier, place Sainte-Thérèse, commune de N’djili, que la famille de Mlle Dialomba Matuzolele Théthé, d’un air à la fois lugubre et maussade, est sortie de sa réserve pour exiger des sanctions à l’endroit des auteurs de viol de leur fille, 31 ans, objet d’une série de maltraitances début octobre 2012. « Nous avons décidé de dénoncer la lenteur de cette affaire parce que rien n’est toujours fait jusqu’à ce jour. Après une année et bientôt trois mois, on est toujours sans réponses des autorités à qui ce problème a été soumis », a déclaré l'avocat de la famille Dialomba, Me Tanyka. Dans les explications, les intervenants ont noté que Dialomba, née le 22 septembre 1982 et médecin stagiaire dans un établissement médical situé dans la commune de Ndjili, a été interpellée, dans la nuit du 10 octobre 2012, par un groupe de personnes habillées en tenue de la Police nationale congolaise alors qu’elle recevait des malades. Selon son conseil, Théthé Dialomba avait été contrainte par ces hommes non autrement identifiés à administrer des soins sur des personnes amenées « visiblement à l’article de la mort ». « Ma cliente a même été interdite de mouvement, contrainte de se plier aux pressions de ces derniers. Lorsqu’elle a tenté d’appeler le médecin chef de staff, il lui en a été interdit », a souligné ce juriste. Me Tanyka a également noté que des collègues de la victime, qui ont fait cet émouvant témoignage, avaient souligné ne pas comprendre cet acharnement lorsque ces « policiers » lui ont demandé, sous pression, de les suivre tout en la menaçant de viol et torture en présence des malades. Aux côtés de l’oncle paternel de Dialomba, Me Tanyka a souligné que le fait que sa cliente n'est toujours pas revenue auprès des siens jette un trouble dans l’opinion. « On ne peut venir intimider un médecin en pleine prestation et le contraindre à poser des actes médicaux sans son consentement », a précisé ce juriste. L’avocat, tout en a menaçant d’ester en justice l’établissement médical pour « non assistance à personne en danger », a invité les autorités à s’associer à l’enquête, de même qu’il a souligné avoir besoin de l’implication des organisations de défense des droits de l’homme et des droits de la femme. Le juriste s’est, toutefois, abstenu de donner des précisions sur l’identité de l’établissement médical aux fins d’enquêtes. Lucien Dianzenza |