Décentralisation : la stratégie de gestion des frontières s’imposeSamedi 15 Février 2014 - 16:09 Les préfets ont recommandé la gestion des frontières à l’issue de leur récente conférence organisée à Ewo, chef-lieu du département de la Cuvette-Ouest, sur le thème « La gouvernance territoriale : un enjeu pour la paix et la stabilité » Outre cette recommandation, les participants à cette réunion ont également sollicité des pouvoir publics la finalisation du document relatif à la politique nationale de la décentralisation ; l’actualisation de la cartographie des frontières internationales, ainsi que des circonscriptions administratives territoriales ; l’élaboration d’une réflexion sur l’organisation des services déconcentrés de l’État de façon à renforcer leur efficacité, ainsi que l’application des dispositions réglementaires relatives à la délégation de compétences ou d’attributions des ministres aux directeurs départementaux. Au cours cette rencontre, les participants ont suivi des communications, entre autres : les préparatifs des élections locales ; le préfet et la gestion du territoire : quelles actions envisagées pour améliorer son efficacité ; le rapport entre le préfet et les autorités de la force publique : cas spécifique des forces armées congolaises et de la gendarmerie ; le préfet et la gestion des frontières et les collectivités locales et leur implication dans le développement touristique et la gestion de l’environnement. Parlant des préparatifs des élections locales, Antoine Evoundou, directeur général des affaires électorales, a indiqué que cette échéance est conditionnée par l’achèvement des activités du recensement administratif spécial prévu pour la fin du mois en cours. Il a par ailleurs informé l’auditoire que les élections locales pourraient avoir lieu au mois d’avril et le renouvellement du Sénat, a-t-il dit, interviendrait le 30 juillet. Exploitant la deuxième communication, les préfets Fidèle Dimou et Célestin Tombet Kendé ont rappelé les moyens dont disposent les préfets pour mener leurs activités, avant de présenter au public les difficultés de tous ordres qu’ils rencontrent au quotidien. Le ministre de la Défense, Charles Richard Mondjo, a expliqué que la force publique dans un département est incarnée par le préfet qui assure le relais de l’action gouvernementale. À ce titre, a-t-il ajouté, le préfet préside le conseil départemental de la défense et détient le pouvoir de requérir les forces armées congolaises. Cependant, a-t-il renchéri, le commandant de la zone militaire, qui est le conseiller militaire du préfet, coordonne et exécute les mesures militaires au niveau départemental. Le directeur général de l’administration du territoire, Samuel Mahoungou, a axé son exposé sur la présentation des outils de gestion des frontières nationales et internationales constitués du cadre juridique et des supports cartographiques. Il a évoqué les insuffisances relevées dans la gestion des frontières congolaises, tout en épinglant les différents litiges frontaliers entre le Congo et les pays voisins. De son côté, le directeur général des collectivités locales, Charles Nganfouomo, a relevé que la particularité des départements du Congo est que tous ont des frontières internationales. Il a interpellé la conscience de tous sur cette épineuse question de la gestion des frontières. Le ministre du Tourisme et de l’Environnement, Josué Rodrigue Ngouonimba, a situé la place du tourisme et de l’environnement dans le processus de la gouvernance territoriale. Il a relevé que le territoire peut être considéré à la fois comme un support à l’activité touristique et une véritable matière première exploitée et consommée. Dans son discours de clôture, le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Raymond Zéphirin Mboulou, a rappelé aux préfets leur délicate fonction : « J’ai toujours pensé que la fonction de préfet, avec tout ce qu’elle comporte comme exigences, comme devoirs, comme obligations, n’était pas la fonction la plus aisée, mais qu’elle était à la fois une fonction noble et délicate. »
Roger Ngombé |