Katanga : crainte d’une aggravation de la crise humanitaire

Mardi 18 Février 2014 - 15:52

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Le sentiment exprimé par le coordonnateur humanitaire est motivé par la multiplication par huit, depuis 2011, du nombre de personnes déplacées dans cette province.

Dans un communiqué publié le 18 février, le responsable de l’aide humanitaire des Nations unies en RDC, Moustapha Soumaré, s’est alarmé de l’augmentation du nombre de personnes déplacées par la violence dans la province du Katanga. « À l’heure actuelle, il y a huit fois plus de personnes déplacées à l’intérieur du Katanga qu’il y a trois ans », a-t-il souligné. L’aggravation de la situation sécuritaire, a-t-il poursuivi, pourrait déplacer plus de personnes au cours des prochaines semaines.

La section de l’information publique du Bureau de l'Onu pour la coordination de l’action humanitaire (Ocha)/RDC, estime, dans ce communiqué, qu’il y a quatre cent deux mille personnes déplacées au Katanga alors qu’en mars 2011, il y en avait cinquante et un mille.

Pour toute la RDC, Ocha a dénombré plus de 2,9 millions de personnes déplacées. « Plus il y a de personnes déplacées à l’intérieur du pays, plus nous devons répondre aux besoins en aide d’urgence. Nous devons trouver des solutions et faire en sorte que les populations civiles ici ne se sentent pas oubliées », a soutenu Soumaré.

Les travailleurs humanitaires en danger

Quoique le coodornnateur ait manifesté  cette détermination, on signale également le danger que courent les humanitaires dans la mise en œuvre de ce crédo. Ocha a noté dans son communiqué que l’augmentation de l’insécurité au Katanga empêche aussi les agences humanitaires d’apporter leur aide. « L’insécurité signifie que les organisations humanitaires ne peuvent pas apporter assez de vivres et d’assistance. Chaque jour qui passe, des dizaines de personnes et, surtout, les enfants souffrent de malnutrition, ce qui ouvre la porte aux maladies, aux infections et à la mort », a regretté cette agence onusienne.

Alors que pour le chef de bureau par intérim d’Ocha en RDC, Joseph Inganji, l’insécurité qui est un élément de la planificatio, n’a jamais empêché  d’apporter l’aide humanitaire. « C’était simplement plus difficile à faire. À de nombreuses occasions, les convois d’aide au Katanga ont dû transiter par la Zambie, un détour qui demande beaucoup de temps et d’argent », a-t-il dit.

L’insécurité reste la raison principale des déplacements au Katanga. A en croire Ocha, depuis septembre 2013, plus de soixante villages ont été brûlés au cours d’une campagne de terre brûlée par les combattants Mayi Mayi dans les territoires du nord de Manono, Mitwaba et Pweto, une région appelée « triangle de la mort » par les organisations humanitaires. La région de Pweto à elle seule héberge quelque soixante mille personnes obligées de fuir leur maison à cause de la violence, représentant trente six pour cent de la population totale de déplacés internes dans la province.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

La population en déplacement