![]() Présidentielle de décembre : l’opposition décidée à parler d’une seule voixLundi 6 Août 2018 - 19:00 La plupart des candidats de la famille politique reconnaissent la nécessité d’avoir une candidature commune en vue de remporter les élections du 23 décembre. L’idée d’une candidature unique à la présidentielle du 23 décembre continue à faire du chemin à l’opposition où des sons concordants se font de plus en plus entendre. Ses leaders, tous ou presque, se montrent flexibles vis-à-vis d’une telle démarche tendant à maximiser leurs chances de parvenir à l’alternance tant souhaitée. Depuis la Haye où il était incarcéré, le sénateur Jean-Pierre Bemba avait fait de l’unité de l'opposition presque un crédo, en y faisant à chaque fois allusion dans ses nombreux messages adressés à ses partenaires politiques. De retour à Kinshasa à la faveur de son acquittement après près de dix ans de détention à la Cour pénale internationale, le leader du Mouvement de libération du Congo (MLC), qui entre-temps avait déposé sa candidature à la présidentielle, avait vite fait de consulter ses pairs dans l’optique de régler cette problématique. Lors d’une récente rencontre, Félix Tshisekedi de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Vital Kamerhe de l’Union pour la nation congolaise et Jean-Pierre Bemba du MLC ont réaffirmé leur engagement à œuvrer dans le sens de dégager une candidature commune au sein de l’opposition en vue de remporter les élections. Tirant les enseignements de ses contreperformances de 2006 et de 2011 qui avaient vu la majorité présidentielle profiter de ses dissensions, l’opposition entend, cette fois-ci, mettre le cap sur l’unité à travers un seul candidat censé incarner ses aspirations. Un grand défi pour une opposition congolaise qui a toujours éprouvé bien de peine à gérer les ego de ses leaders, presque tous imbus d’eux-mêmes. Bien d’observateurs voient très mal comment elle pourra, dans sa pluralité, négocier en son sein d’éventuelles concessions lorsqu’on sait que chacun de ses leaders se revendiquent une certaine assise populaire et une envergure nationale. Qui pourrait se désister au profit de qui ?, s’interroge-t-on dans l’opinion. Faire cause commune Embrigadés dans un système d’élection à un seul tour où celui qui va obtenir le grand nombre de pourcentages sera élu, l’opposition est donc appelée à faire cause commune dans sa croisade vers la présidence de la République. « L’idée, c’est de parler des principes et pas des hommes dans un premier temps. Le principe, c’est l’unité de l’opposition. Et en deuxième temps, comment choisir le candidat qui pourra représenter l’opposition à l’élection présidentielle ». Telle est la méthodologie proposée par l’ancien vice-président, Jean-Pierre Bemba, au cours de sa dernière conférence de presse. Apparemment, beaucoup ont adhéré au schéma non sans émettre quelques appréhensions à l'image de la plate-forme Ensemble pour le changement. Proche de Moïse Katumbi Chapwe, elle se dit être d’accord sur le principe mais refuse de faire le lit d’une candidature imposée. « Une candidature commune est une candidature assumée par toutes les forces de l’opposition. Une candidature imposée serait celle issue de la volonté de Joseph Kabila qui exclut les candidats pour laisser ceux qui lui plaisent. Nous ferons une candidature commune à la condition d’avoir reconquis d’abord la liberté de tous de se présenter », a déclaré le secrétaire général d’Ensemble, Delly Sessanga. Pendant ce temps, l’UDPS, l’une des forces politiques significatives de l’opposition, observe sans rien dire. Alors que son leader, Félix Tshisekedi, est attendu ce 7 juillet pour déposer sa candidature à la présidence de la République, son parti tergiverse encore à donner sa position officielle quant à la candidature commune de l’opposition. Comme lors des précédents scrutins, l’opposition court le risque de se présenter en ordre dispersé face au candidat de la majorité. L’énigme qui, logiquement, devrait être réglé en amont, va sans doute se corser davantage après le dépôt des candidatures à la présidentielle, pensent les analystes. Poussés par leurs bases respectives, d’aucuns parmi les candidats de l’opposition auront du mal à se dédire après avoir fait acte de candidature, question d’éviter de se mettre en porte-à-faux avec elles. Dossier à suivre. Alain Diasso Notification:Non |