Colloque scientifique international : des experts échangent sur la « Vie et existence dans le Royaume Kongo »Mardi 2 Octobre 2018 - 19:15 Plusieurs thématiques allant de l'histoire à la littérature en passant par l’anthropologie, la philosophie, l’économie et autres sont au centre du rendez-vous de la communauté scientifique qui se tient du 2 au 3 octobre au mémorial Pierre-Savorgnan-de Brazza. La cérémonie d’ouverture a été placée sous les auspices du Premier ministre, chef du gouvernement, Clément Mouamba.
Les frontières géographiques imposées pendant la période coloniale et ayant fractionné ce grand royaume en quatre territoires ( Angola, Congo, RDC et Gabon) d'une part, et le phénomène de la traite negrière au XVe siècle, d'autre part, ont eu un impact sur le renforcement de véritables liens culturels et historiques entre les peuples Kongo, habitant non seulement sur le continent africain mais également dans les Amériques et les Caraïbes, a-t-elle signifié, rappelant que dans les Amériques et les Caraïbes, l’on retrouve une bonne portion de la population de la diaspora Kongo… Le ministre de la Culture et des arts, Dieudonné Moyongo, a, pour sa part, rappelé à l’auditoire la cérémonie d’hommage au sergent Malamine Camara, organisée avec un éclat particulier, le 29 avril dernier, sur l’esplanade du Mémorial Pierre- Savorgnan-de Brazza. Cet événement, a souligné le ministre, visait à faire triompher l’histoire des contingences et de l’amnésie des hommes. Sur cette même fibre historique, a-t-il poursuivi, la communauté scientifique africaine se retrouve au même endroit, pour un colloque axé sur le passé précolonial de la sous-région Afrique centrale, en vue de mieux s’éclairer dans l’approche d’une question d’actualité, à savoir le vivre ensemble.
L’une des institutions ayant participé activement à la préparation de ce colloque, l'Unesco, par la voix de son représentant au Gabon et au Congo, Vincenzo Fazzino, a félicité la directrice générale du mémorial Pierre-Savorgnan-de Brazza, Bélinda Ayessa, pour cette initiative qui met en valeur un aspect de l’histoire des civilisations africaines constituant le fondement de l’identité des peuples et des nations qui évoluent ensemble dans le bassin du fleuve Congo. Les traces et vestiges du Royaume Kongo, a-t-il soutenu, sont encore présents dans différents pays de ce bassin, notamment l’Angola, la République du Congo, la République démocratique du Congo (RDC) et le Gabon. Vincenzo Fazzino a précisé que son institution porte un intérêt particulier à l’objet de ce colloque, en raison de son mandat sur l’éducation, la science et la culture ainsi que d’un ensemble de programmes et d’instruments juridiques développés depuis sa création. Il a ajouté que le programme de l’histoire générale de l’Afrique, avec ses neuf volumes, met en lumière depuis 1964, l’unité historique de l’Afrique et les relations de celle-ci avec les autres continents, avec un accent particulier sur les apports africains aux autres civilisations, dans le jeu des échanges mutuels. Une manière de relire l’histoire
L’abondante littérature sur la question, livrée à la postérité depuis plus d’un siècle, atteste de la richesse et de la portée significative du Royaume Kongo. « A cet égard, le colloque qui s’ouvre aujourd’hui témoigne de la nécessité de maintenir avec l'histoire une relation suivie, intelligible et productive. Car la vie et l’existence, quand on les pense dans leurs insertions dans l’histoire, se déploient en synergie de sens et d’action et se définissent comme source nourricière et sève d’épanouissement », a précisé la marraine du colloque. « Vie et existence dans le Royaume Kongo », le thème de ce colloque brille par sa simplicité, a indiqué Bélinda Ayessa. Mais lorsqu’il s’agit de comprendre, d’analyser et de théoriser, rien n’est jamais simple, a-t-elle reconnu, car la vérité théorique ne vaut que par son adéquation avec la pratique, la vie elle-même. « En parcourant le programme détaillé des interventions, vous vous rendrez bien compte de la complexité de l’objet à l’étude et des approches multidisciplinaires qu’il inspire. Sont convoquées ici, tout à la fois, l’histoire, l’anthropologie, la philosophie, l’économie, la sociologie, l’esthétique et la littérature, pour ne citer que celles-là. Le point de convergence que constitue l’objet d’analyse ici, c’est-à-dire le Royaume Kongo, peut ainsi être abordé à la suite et à la lumière des travaux antérieurs que nous ont légués plusieurs générations de chercheurs », a-t-elle conclu. Bruno Okokana Légendes et crédits photo :Photo 1 : Le représentant de l'Unesco au Gabon et au Congo prononçant son speech
Photo 2 : Une vue des officiels au colloque scientifique sur le Royaume Kongo
Photo 3 : La directrice générale du mémorial et marraine du colloque, Bélinda Ayessa, ouvrant les travaux
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