Marché boursier en RDC : le secteur privé encore dubitatif

Mercredi 2 Avril 2014 - 16:25

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Une analyse de la FEC a reconnu les avantages de doter le pays d’un marché boursier au moment où l’Afrique subsaharienne devient plus attractive mais il demeure encore à ce stade des contraintes de taille pour la RDC, notamment le faible développement de son système financier congolais, l’absence d’organisation du marché de capitaux et du marché monétaire.

Autre faiblesse épinglée, le système bancaire a connu une percée indiscutable sur le plan numéraire – plus de vingt banques commerciales - mais la réalité sur le terrain est préoccupante. En effet, les chiffres relevés à fin décembre 2012 sur les points d’exploitation pour toute l’étendue du territoire national (278 à peine), les clients actifs (1,2 million), les comptes (1,9 million), les dépôts (2,7 millions de dollars américains) et les crédits (1,4 million de dollars américains), sont une preuve d’un déficit criant de résultats. Le marché monétaire reste à ce jour rudimentaire, a poursuivi l’analyse. Même constat décevant pour le marché interbancaire, là où s’effectuent les transactions entre les banques commerciales et le marché en banque où la Banque centrale du Congo (BCC) est partie prenante et qui couvre le refinancement des banques commerciales. « En bref, le marché financier congolais n’est constitué que des instruments de la politique monétaire de la BCC ».

Mais la RDC a-t-elle vraiment besoin d’un marché boursier ? Pour quels objectifs concrets ? Pour y répondre, l’analyse de la FEC a commencé par rappeler les quelques tentatives passées de la BCC à qui il revient, conformément à la loi congolaise, la mission de promouvoir et de développer le marché financier composé du marché monétaire et celui des capitaux. En se lançant dans cette aventure, l’idée de départ était d’arriver à mobiliser les ressources nécessaires pour les orienter vers les projets d’investissements en RDC. Aussi la BCC n’a-t-elle pas abandonné ce défi primordial dans un pays, il faut le rappeler, où la part des investissements directs étrangers reste dominante. En attirant encore plus d’investisseurs internationaux en capacité de financement, il sera possible de créer une forte dynamique d’échanges dans le marché boursier.

Pour autant, la création d’un marché boursier serait ni plus ni moins une grande révolution pour la RDC. « Les opérateurs économiques en besoin de financement emprunteront des capitaux sur ce marché en vendant leurs titres pour résoudre leurs problèmes de liquidité, voire même agrandir leurs activités ». Mais le pays ne peut pas réussir cet objectif sans procéder à quelques aménagements importants. Dans l’analyse, on les présente même comme des « préalables ». En tout premier, il y a la mise à disposition des infrastructures de communication pour assurer la circulation permanente de l’information. « Les opérateurs économiques sur le marché boursier chercheront à s’informer sur les indicateurs avant de prendre leur décision ». En second lieu, la RDC devra poursuivre ses efforts pour garder la cadre macro-économique stable. « L’État doit garantir la stabilité des paramètres macroéconomiques pour permettre l’établissement d’un marché financier ». Bien entendu, il y a aussi, le troisième préalable, l’institution d’un cadre légal et réglementaire. « Il faudrait établir les normes et règlements pour encourager et rassurer les investisseurs. Il pourra être mis sous une autorité indépendante pour réguler avec toute impartialité le marché boursier ».

Laurent Essolomwa

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : La Banque centrale du Congo Photo 2 : La Fédération des entreprises du Congo Photo 3 : Un marché boursier pour un pays en mutation