Opération « Mbata ya Bakolo » : la police interpelle 1 764 personnes pour infractions et séjour irrégulier

Mercredi 16 Avril 2014 - 18:34

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La rencontre, qui a eu lieu le 15 avril à la direction générale de la Police entre le rapporteur de la police nationale, le colonel Jules Moukala Tchoumou, et la presse nationale, a permis de faire le point sur la première étape de ce plan de ratissage et de bouclage des quartiers périphériques, entamé le 4 avril dernier

L’opération visait la lutte contre l’insécurité et l’immigration clandestine. Sur les 1 764 personnes interpellées, on note 1 Tchadien, 1 Sénégalais, 2 Béninois, 2 Rwandais, 1 Guinéen, 5 Camerounais, 28 Maliens, 30 Centrafricains, 1 337 ressortissants de la RDC et 27 Congolais de Brazzaville.

Le colonel Jules Moukala Tchoumou a indiqué que ce rapport concernait l’impact de l’insécurité dans les quartiers périphériques de Brazzaville où sévissent des délinquants au mode opératoire assez particulier. « Ils n’hésitent pas à faire usage d’armes blanches. Le phénomène “Koulouna”, qui est connu et vient notamment de la RDC, a pris malheureusement corps et a entraîné certains Congolais de Brazzaville », a-t-il précisé.

Ainsi donc, 1 410 personnes (par lesquelles les Tchadiens, les Ivoiriens, les Sénégalais, les Rwandais et certains Camerounais) ont été interpellées pour séjour irrégulier. Sur les 30 Centrafricains interpellés, 5 ont été relaxés. Concernant les sujets de la RDC, 1 337 ont été arrêtés pour séjour irrégulier ; 200 d’entre eux ont été reconduits à la frontière. Ces expulsions ont eu lieu les 5 et 12 avril et ont été organisées de concert avec les autorités de l’ambassade de la RDC qui ont participé à la mise en place de la procédure. Pour le cas particulier des ressortissants de la RDC, une liste avait été établie par les services de police et visée par les services de l’ambassade de la RDC : « une pratique qui est courante entre les deux pays. On ne peut pas traiter ces ressortissants de la même manière qu’on le ferait pour d’autres nationalités qui seraient loin du pays. Nous savons qu’entre les deux Congo, il y a des liens séculaires, des relations de voisinage. Beaucoup de dirigeants ont toujours dit que le fleuve séparant les deux capitales n’est qu’un boulevard, et ne peut donc nullement constituer un frein au développement et à l’entretien des bonnes relations entre les deux pays », a expliqué le porte-parole de la police.

En outre, ont été arrêtés pour vente et consommation de chanvre, 150 ressortissants de la RDC (pris dans les fumoirs) et 11 Congolais de Brazzaville ; pour viol, 17 RD-Congolais et 3 Congolais de Brazzaville ; pour tentative de braquage d’un taxi, 1 RD-Congolais ; pour détention illégale d’armes de guerre, 12 personnes (RD-congolais, ressortissants de la République centrafricaine) ; pour détention d’armes blanches, 112 ressortissants de RDC et 3 du Congo-Brazzaville ; pour violence et voie de fait sur agents, 40 RD-Congolais et 2 Congolais du Congo-Brazzaville.

L’opération visait également, entre autres, la destruction des refuges des délinquants et les points de ravitaillement en drogue. Ainsi donc, ont été détruits : 12 églises de fortune servant de refuge ou de point de recels d’objets volés ; 115 hangars et baraques ; 10 fumoirs :; 6 fabriques de boissons frelatées.

« Malheureusement, dans cette opération, tous les agents n’ont pas été exemplaires et ont rançonné des sujets étrangers pendant la mission. Beaucoup des choses nous sont révélées, mais au jour d’aujourd’hui, les enquêtes à ce sujet sont terminées », a déclaré le porte-parole.

Deux agents se sont vu infliger 25 jours d’arrêt de rigueur pour ce motif. Trois policiers ont également écopé de 25 jours d’arrêt de rigueur pour vol de téléphones et plusieurs militaires ont été interpellés pour vente et consommation de chanvre.

« Depuis un certain temps, il y a diminution de certains faits délictueux. Il est aussi important que les populations prennent part à cette opération. Certains “Koulounas” se sont retirés et attendent la fin de l’opération pour rebondir. Les populations nous demandent que cette opération soit pérenne et qu’elle s’élargisse. L’opération se poursuivra jusqu’au résultat final que nous recherchons, c’est-à-dire la libre circulation des biens et des personnes », a conclu le colonel Jules Moukala Tchoumou.

Guillaume Ondzé