Lutte contre l’alcoolisme et les autres toxicomanies : des approches envisagées pour un meilleur encadrement des jeunes

Jeudi 24 Avril 2014 - 18:11

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Au cours d’une conférence de presse organisée ce 24 avril à Brazzaville, le secrétaire général de la Croix-Bleue congolaise (CBC), assisté de plusieurs collaborateurs, s'est exprimé devant la presse nationale, sur les effets de la consommation d’alcool sur la santé et dans la société

Devant plusieurs journalistes de la presse écrite et audiovisuelle, les principaux animateurs – le secrétaire général de la Croix-Bleue congolaise, Georges Arsène Nzolassani, la représentante de la Croix-Bleue internationale chargée du programme, Madeleine Bolliger, ainsi que le coordonnateur du Projet Action de Secours d’Urgence et de développement humain (Asudh) -, ont présenté le groupement et leurs rapports d’activités relatifs à la gestion du Projet d’Acquisition des Compétences de Vie et d’Éducation par les pairs actuellement en cours au Congo, plus précisément dans certains quartiers de Brazzaville.

La première prise de parole était celle de Madeleine Bolliger, la représentante de la Croix-Bleue internationale chargée de programme qui, dans son exposé, a mis en exergue le rôle de cette ONG, dont le but est d’aider les personnes souffrant de problèmes liés à l’alcool ou aux drogues. Sa thématique choisie était « l’alcool dans le contexte africain », à savoir : ses conséquences physiques, sociales et économiques. D’après la conférencière, selon l’OMS (rapport global sur l’alcool et la santé 2011) l’alcool représente le troisième facteur de risque de décès et d’invalidité dans le monde. L’Afrique est la sous-région où la consommation des boissons alcoolisées augmente le plus rapidement dans le monde.

Le secrétaire général de la Croix-Bleue congolaise, Georges Arsène Nzolassani, a fait un bref rapport de la situation au Congo. L’on apprendra ainsi qu’il ressort des enquêtes réalisées par l’OMS qu’un fort pourcentage des personnes interrogées au Congo, soit 62,8%, consomment de l’alcool. En 2008, l’enquête mondiale sur l’alcool et la santé réalisée au CHU (Centre hospitalier universitaire) de Brazzaville au service de gastroentérologie a révélé 61 cas de cirrhose de foie due à l’alcool, 20 cas de décès dus à la cirrhose de foie et 63 cas admis au service de psychiatrie ont reconnu avoir consommé de l’alcool associé aux autres drogues.

En 2009, l’enquête globale sur la santé des élèves (Global School-based Student Heath Survey) de 13 à 15 ans, réalisée auprès des écoliers, montre qu’environ 17 à 42,8% consomment de l’alcool jusqu’à l’ébriété.

D’une manière générale, la production de bière en Afrique a augmenté de 400% entre 1960 et 1980, tandis que la consommation augmentait de 250 à 1000% selon les pays. La production de bière par habitant est passée de 1,8% en 1960 à 416,6 en 1980 (source : Walsh et Grant M. public Heath implications of alcohol, production and trade who ; Genève 1985).

Concernant le tabac et les autres drogues, selon une enquête de l’OMS 2006-2009, 6% des adolescents en milieu scolaire et 25% des enseignants fument. La prévalence tabagique au Congo est de 6,6% et la prévalence juvénile est de 15,4%. Au Congo, ceux qui consomment les drogues illicites telles que le cannabis, la cocaïne ou le crack, représentent environ 7 à 38%.

Prenant la parole en dernier lieu, le coordonnateur du projet a dressé le tableau des activités de sensibilisation menées actuellement dans certains établissements scolaires de Brazzaville, notamment dans les lycées Thomas Sankara 1 et 2 et des trois quartiers à Djiri le 901, 902 et 903 qui, a-t-il déclaré : « Lors de la descente effectuée avec l’équipe pour évaluer le travail que nous avons fait, le proviseur du lycée Thomas Sankara nous a signifié que le taux de violence, même s’il n'y a pas de chiffre scientifique, a diminué ; pour eux, le troisième trimestre a été le trimestre où les élèves se battaient presque deux à trois fois par jour. À ce jour, ils n’ont pas encore enregistré de bagarres. » Et d’ajouter : « Nous pensons que depuis que nous avons commencé le travail de sensibilisation, le message est en train d’être véhiculé. »

La Croix-Bleue est une organisation d’intérêt public créée en 1984. Son travail est de procéder à des activités menant à baisser le taux d’alcoolisme et de tabagisme dans le monde. Pour ce faire, ce projet s’appuie sur les compétences de vie courantes, une approche pilotée par la Croix-Bleue internationale dans le domaine de l’alcool, mais une approche qui a déjà fait ses preuves dans le domaine du VIH/sida. Cette approche vise à renforcer les compétences des jeunes telles l’estime de soi, la confiance en soi, la pensée, la réflexion, la critique ou encore la résistance à la pression des pairs : savoir dire non, savoir bien communiquer, savoir s’exprimer, etc. Tout cela dans le but de donner aux jeunes les outils nécessaires pour faire les bons choix dans leurs vies et pour pouvoir surmonter les écueils de tous les jours…

Guillaume Ondzé