Diplomatie : John Kerry en visite de travail à Kinshasa

Lundi 28 Avril 2014 - 18:30

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La stabilité, la démocratie, le processus électoral et les investissements seront au menu des entretiens qu’aura le secrétaire d’État américain avec les autorités congolaises.

John Kerry speaking in LondonLe secrétaire d’État américain John Kerry entame à partir du 29 avril une tournée en Afrique. Trois pays sont ciblés par le déplacement de l’émissaire de Barak Obama, à savoir l’Éthiopie, l’Angola et la RDC. Dans les capitales concernées, l’officiel américain aura à encourager le développement démocratique, promouvoir le respect des droits humains, faire progresser la paix et la sécurité. Il ressort de la Déclaration de Jen Pseki, porte-parole du département d’État, que John Kerry a un agenda précis et particulier pour chacun des États qu’il aura à visiter avec, pour soubassement, la stabilité, la démocratie, le processus électoral et les investissements. À Kinshasa, première étape de sa tournée qui pourrait aller jusqu’au 5 avril prochain, l’homme d’État américain aura à rencontrer les autorités congolaises « pour voir dans quelle mesure la démocratisation et la stabilité de la RDC peuvent être davantage encouragées en assurant que les élections à venir seront crédibles et organisées en temps opportun, dans le respect de la Constitution actuelle ». Là-dessus, on ose croire que la problématique de la révision constitutionnelle sera passée au crible dans les contacts qu’aura à prendre le diplomate américain avec les milieux politiques congolais.

Le fait qu’il soit accompagné par l'envoyé spécial pour la région des Grands lacs Russell Feingold dont on connaît les positions tranchées quant à ce qui concerne la réforme constitutionnelle fait croire à certains que les USA tentent, par cette démarche, d’imposer ses vues à Kinshasa. Selon le communiqué du département d’État, John Kerry, pourra également consulter lors de sa tournée africaine«la société civile et les jeunes leaders africains qui façonneront l'avenir du continent ». Entre une majorité plutôt au pouvoir favorable à la révision constitutionnelle et au référendum et une société civile qui s’y oppose, l’administration américaine paraît déjà avoir choisi son camp, celui du respect de la Constitution, surtout en ce qui concerne le mandat du chef de l’État. Sur le sujet, Washington marque sa détermination sans équivoque et l’on ose croire que cette visite de John Kerry sera une occasion de réitérer cette prise de position aux antipodes de ce qui est concocté au niveau de la majorité au pouvoir.

Cependant, l'autre volet de la visite de John Kerry en RDC est plutôt économique. Il s’agira, pour l’officiel américain, de scruter les opportunités d’investissements qu’offre le pays afin de conclure des partenariats de développement sur fond de la promotion du commerce. En fait, Washington entend exploiter le potentiel économique de la RDC en le valorisant par des apports financiers conséquents afin que par effet d’entraînement, les pays de la région en profitent. Pour y parvenir, la stabilisation des foyers de tension qui existent en RDC, surtout dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, est requise. D’où l’engagement des États-Unis dans les actions de neutralisation et de démantèlement des groupes armés amorcés par les Fardc avec l’appui de la Monusco. « Le secrétaire d’État félicitera le gouvernement de la RDC pour les progrès accomplis à l'égard de la neutralisation d'une partie des douzaines de groupes armés dangereux qui s'en prennent au peuple congolais », note le communiqué. La Secrétaire d’État adjointe aux affaires africaines, Linda Thomas-Greenfield, et l'ambassadrice itinérante chargée de la condition féminine dans le monde, Catherine Russell feront également le déplacement de Kinshasa.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le secrétaire d'État américain, John Kerry