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Recul

Vendredi 26 Juillet 2013 - 9:47

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Les débats qui se sont déroulés cette semaine à Brazzaville dans différents cadres et avec des personnalités de premier plan venues de différents continents ont confirmé que l’Afrique  est perçue désormais comme le monde sur lequel il convient de miser. Mais ce qu’ils n’ont pas précisé c’est le regard  sans indulgence que l’Afrique porte, elle, sur le monde émergé, autrement dit sur les puissances qui tenaient jusqu’à présent le haut du pavé et qui devront, demain, lui faire une à la mesure de son importance réelle.  Résumé en quelques mots qui sembleront trop brutaux à beaucoup ce regard est le suivant :

  1. L’Europe  est en pleine décadence après avoir dominé le monde pendant plusieurs siècles. Rongée par la crise économique et financière, profondément divisée, incapable de franchir le pas vers une communauté politique qui la sauverait, elle ne pèse plus guère sur la scène internationale. Il convient de se méfier des conséquences que sa décrépitude pourrait avoir sur l’Afrique dans le proche avenir, notamment dans le domaine monétaire.
  2. Les Etats-Unis, eux, sont plus ou moins sortis de la crise dans laquelle le sur-capitalisme dont ils avaient fait imprudemment  leur religion les a plongés. Mais rien n’est véritablement résolu et tout indique que leur influence ne cessera plus de se réduire du fait de l’affirmation au plan planétaire de nouvelles puissances bien résolues à contester leur suprématie. Engagés dans des combats peu raisonnables ils sont eux aussi sur la voie descendante.
  3. La Chine, qui a pris sur le continent africain une place essentielle dans les dernières décennies en suppléant les carences occidentales commence à subir les effets économiques et sociaux de sa croissance. Tout en devenant l’égale des Etats-Unis et de la Russie au sein de la communauté internationale elle va devoir se préoccuper plus qu’elle ne l’a fait jusqu’à présent de sa propre population. Et sera donc moins disponible dans les décennies à venir.
  4. La Russie a entrepris avec succès de se reconstruire après l’effondrement  du communisme et la crise qui en avait résulté. Mais la tâche est si lourde, si pesante, si complexe même qu’elle  ne pourra pas affirmer avant longtemps et de façon forte sa présence sur les autres continents. Redevenue une grande puissance  elle ne peut guère peser sur l’évolution du monde avant d’avoir remis de l’ordre dans ses propres affaires.

Conclusion  paradoxale d’une semaine de débats et de discussions: l’Afrique ne peut  compter que sur elle-même pour résoudre ses problèmes  et accélérer son émergence. A méditer, n’est-il  pas vrai ?

Les Dépêches de Brazzaville

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