Les immortelles chansons d’Afrique : « Sentiment Awa » de Nyoka Longo

L'année 1979  marque le dixième anniversaire de Zaiko Langa Langa. A cette occasion, le groupe va mettre sur le marché du disque plusieurs morceaux qui feront fureur. On peut citer Obi de Manuaku, Aziza de Bimi Ombale, Ariya  Kefi  de Likinga, etc. C’est finalement Sentiment Awa qui remportera la palme de la meilleure chanson de l’année 1979.  

Cette mélopée voit le jour sous les auspices des éditions Vévé en format disque microsillon 45 tours estampillé TS-18. C’est l’histoire d’un jeune résidant à Bruxelles qui aime une jeune fille vivant à Dakar nommée « Awa ». La distance qui les sépare ne permet pas à cet amour de s’épanouir. Depuis Bruxelles, le jeune homme fera un rêve que les parents d’Awa ont marié leur fille et qu’elle est enceinte. Il va alors décider d’avouer ses sentiments. « Awa eh, c’est pas la peine kobomba bolingo ekomi na point carré, Awa é é é é é é ». « Awa, ça ne vaut pas la peine de garder mes sentiments car mon amour est arrivé au point carré ».

Dans la deuxième partie, le refrain dit : «  Te na bomba na lingaka yo Awa nabimisi, Awa na ngai mama yaka awa ». « Plutôt que de le garder, je préfère te dire que je t’aime Awa, mon Awa viens Ici ». Il faut dire qu’il y a ici un jeu de mot entre « Awa » le nom de la jeune fille et « awa » qui signifie en lingala ici. Donc, le jeune homme supplie sa dulcinée de le rejoindre à Bruxelles. Ici, Manuaku explose avec sa guitare solo à sept cordes dont il produit des sonorités incroyables. La guitare rythmique de Zamuangana se rapproche du mi solo. L’oncle Bapuis exécute la basse et Méridjo la batterie. Le chœur est assuré par Bimi Ombale , Evoloko Joker, Lengi Lenga, Likinga et Nyoka Longo. Ce titre fera l’objet d’un remix dans l’album « Nippon Banzai ».

Véritable pilier de galaxie Zaiko, Joseph  Mvula Nyoka est né le 7 septembre 1953 à Léopoldville. En 1969, il fait partie des chanteurs de Zaiko Langa Langa, créé le 24 décembre 1969 dont DV Mouanda fut le chargé de l’organisation et Damien Ndebo le chef d’orchestre. En 1970, sa chanson La tout neige met Zaiko sur les rails du succès. En 1974, lors du premier crash Zaiko, il fait partie de ceux qui sauvent le groupe. En 1988, après le deuxième schisme, il procède au recrutement de la nouvelle vague d’artistes qui, grâce à son leadership, a donné un regain de vitalité à Zaiko. Auteur compositeur, chorégraphe, Nyoka continue à assurer la survie de ce deuxième orchestre le plus vieux après « Les Bantous de la Capitale ».