Formation et insertion des jeunes : le Congo expérimente le SCAIMercredi 11 Mai 2022 - 18:01 Le Service civique d’aide à l’insertion (SCAI) qui se développe dans certains pays africains est adaptable au Congo. Bruno Clément Bollée, le porteur du projet, l’a fait savoir au ministre chargé de la jeunesse lors d'une restitution faite, le 6 mai, à Brazzaville. « Ce projet est adaptable au Congo. Il faut l’adapter aux réalités de la vie sociale et économique du Congo. On peut espérer pouvoir intéresser un nombre important des jeunes au travers des centres qui seraient décentralisés dans le pays », a expliqué le général de corps d’armée à la retraite, Bruno Clément Bollée. Le SCAI a été, en effet, conçu à partir d’expériences menées dans les départements français d’outremer et dans certains pays d’Afrique. Il a été enrichi des leçons tirées dans l’insertion réussie du programme de désarmement, démobilisation et réintégration socio-professionnelle de 70 000 ex-combattants en moins de trois ans en Côte d’Ivoire. Bruno Clément Bollée a mené des études au Congo pour partager son expérience avérée dans la conception et la mise en œuvre de ce projet structurant visant à doter l’Etat congolais d’un outil de formation et d’insertion socio-professionnelle au profit de la jeunesse vulnérable et manipulable. Dédié aux jeunes, a-t-il expliqué, il est ouvert à tous les niveaux d’instruction et réalisé dans les conditions particulières d’une année en internat dans un environnement de rigueur, d’ordre et de discipline au cours duquel le jeune acquiert trois savoirs. Le savoir être vise à redonner aux jeunes une formation civique et citoyenne, des repères sociétaux solides visant à renforcer la cohésion nationale, la solidarité, le goût du vivre ensemble et de l’effort désintéressé au profil des plus faibles. Le savoir-faire, quant à lui, vise à donner aux jeunes une formation technique sérieuse et qualifiante pour un métier de leur choix. Le savoir se prendre en charge consiste à accompagner les jeunes dans un parcours d’insertion intégrant toutes les fonctions qui leur permettront d’assurer une insertion viable et durable dans l’activité économique de leur choix. Le porteur du projet a, par ailleurs, souhaité qu’il se développe dans tout le pays, en suggérant par exemple que le centre de formation et celui d’insertion au métier de la pêche soient à Pointe-Noire. Le projet devra, selon lui, commencer par une phase pilote avec un petit effectif à Brazzaville. Le centre de pilotage, a t-il précisé, pourrait toucher dans un premier temps une centaine des jeunes, lesquels suivront pendant un an ce programme et feront tout le parcours d’insertion des jeunes. « A l’issue de cette période pilote, le centre retrouvera son effectif complet et passera à 1000 jeunes à insérer chaque année. Ils seront logés, nourris, soignés, transportés et toucheront un pécule. La cible que vous fixez est en fonction d'un certain coût de financement que vous y apportez », a-t-il commenté. Le programme SCAI nécessite le soutien constant d’une volonté politique exprimée au plus haut niveau de l’Etat. Il peut servir d’exemple pour montrer au plan national qu’il est possible de procurer des réponses crédibles au gigantesque défi de l’intégration sociale et professionnelle d’une partie de la jeunesse qui, pour des diverses raisons, rencontre des difficultés d’insertion.
James Golden Eloué Légendes et crédits photo :Bruno Clément Bollée et Hugues Ngouélondélé lors de la restitution/ Adiac Notification:Non |